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Il y avait les Québécois pure laine.
Ils ont donné l'envie à d'autres de se faire Québécois
...au coton !
Connaissez-vous l'antique poignée de main Maya? Nous en avons fait notre logo, car elle dit bien le but de notre projet : créer des rapprochements du coeur entre gens de cultures différentes, pour tisser ensemble une communauté humaine encore plus viable.
La science atteste de l'interdépendance de tout ce qui vit. Les biologistes en sont rendus à dire que chacun de nous est génétiquement « plus proche d'un Chinois de Shangaï que de son voisin de palier ». La science nous apprend aussi que les gens métissés sont ceux qui ont le meilleur système immunitaire.
Diversité... Rappelez-vous vos enfants, lorsqu'ils cherchaient à dessiner l'arc-en-ciel : toute la boîte de crayons de couleur y passait !... Et vous, lorsque vous participez à un potluck * (repas-partage) : vous apportez les meilleurs mets que votre tradition vous ait appris à cuisiner, vous en découvrez d'autres, si bien que les saveurs se multiplient, et finalement il n'y a pas assez de monde pour tout manger.
Quelle autre image encore évoquer ?... Vous vous souvenez d'avoir cherché à assembler un vieux casse-tête ? Il manquait deux ou trois morceaux, les trous empêchaient de confectionner l'image complète : zut !... Chacune de nos cultures a quelques pièces du casse-tête de l'Humanité. Car chaque peuple s'est forgé, à force d'expérience vécue, quelques outils pour savoir-être-humain. Quel coffre d'outils !
...en même temps d'un sentiment croissant que notre pays c'est la planète, nos jeunes refusent les frontières et nous communiquent leur sentiment d'urgence. Nous y voyons un double rendez-vous : d'abord apprendre à savourer la complémentarité de toutes les cultures, comme autant de couleurs nécessaires à cet arc-en-ciel du monde. Ensuite nommer nos soifs communes d'autre chose, et alors nous atteler ensemble à le recréer. N'est-ce pas tout bonnement la décision de laisser derrière nous le nous-eux en compétition (noueux...) au profit d'un nous-tous en coopération?
Voilà la raison d'être du projet Cultures au coeur : mettre à profit ce grand coffre d'outils, participer à donner le goût de la diversité interculturelle. Si au sortir de cette expérience, quelques personnes - lorsqu'elles côtoient quelqu'un issu d'une autre culture - en arrivent par réflexe à y voir un cadeau plutôt qu'un danger; si naît le goût d'échanger un numéro de téléphone, une adresse Internet, puis finalement un repas à la maison... : quelque chose en nous et en eux pourra chanter.
« Pure laine »... Si quelqu'un vous dit qu'il est Québécois pure laine, il parle comme ses ancêtres, nombreux à élever des moutons ou à tisser de chaudes couvertures pour faire face à notre hiver rigoureux. Il rappelle que sa lignée familiale ici remonte à plusieurs générations : peut-être est-il descendant d'un colon arrivé au temps de la Nouvelle-France ou d'une Fille du Roy, dans les années 1660. Attention ! si vous le voyez dire ça à un Autochtone ou à un Inuit, observez ce dernier sourire : ses ancêtres sont arrivés ici bien avant cette époque !... Quand on y pense, nous sommes tous des humains pure laine, arrivés ici à diverses époques, comme les enfants arrivent dans la famille chacun leur tour...
« Au coton »... Un Québécois vous dit qu'il s’est donné au coton dans son projet : que veut-il dire ?... Quand on use un vêtement jusqu'à la corde (la trame de coton), c'est qu'on l'a beaucoup porté, au point d'avoir du mal à se défaire de son vieux linge. Quand on mange un épi de maïs jusqu'à n'en laisser que le trognon (le «coton»), c'est qu'on a trouvé ça bon ! N'est-ce pas là l'aventure que vous et nous avons souhaitée et entreprise ici, chacun à notre manière ? Peut-être avez-vous dû vous arracher à une terre chérie, à une famille bien-aimée, à des coutumes ancestrales..., pour oser venir plonger ici avec nous dans dans la magie de l'hiver, mais aussi dans son froid vif, vous apprivoiser à une langue déroutante mais combien colorée, avec la décision de vous y faire un chez-vous coûte que coûte.
Ça se passe à Québec, la Vieille capitale. Nous avons entrepris au début de 2013 de créer un groupe d'échange interculturel. Un invité nous partage un témoignage de vie saisissant.On aborde des thèmes comme l'éducation, la vie en couple mixte, l'expérience de vivre en camp de réfugiés, etc. De quoi marcher avec plus de bonheur dans les mocassins de l'autre, dans sa différence culturelle. Les rencontres ont débuté à la Ruche Vanier, puis à l'intérieur de l'Accorderie de Québec.
D'autres groupes à caractère interculturel existent déjà tout autour: nous avons aussi entrepris de créer des liens avec eux et de faire connaître leurs événements.
Oui, le pari est que cette rencontre vécue dans la bonne humeur, peut mieux que le meilleur javellisant dissoudre l'inquiétude d'être envahi par le nouvel arrivant, si on est ici depuis longtemps; ou l'inquiétude de rester un citoyen de seconde zone, si on vient de l'étranger. On finit par se dire que nous sommes tous venus d'ailleurs, à une époque ou à une autre; que nous sommes ensemble des co-locataires sur cette planète; et qu'en fait nous sommes beaucoup plus cousins les uns des autres que nous le pensions - aussi bien parents par le sang que parents par nos besoins fondamentaux : recevoir de l'amour et en donner.
Nos participants ont manifesté une grande satisfaction : « Il devrait y avoir beaucoup plus de telles rencontres... »
En effet, des Québécois d'origine ont raconté combien la découverte d'autres cultures les a ouverts à d'autres dimensions de la vie, à d'autres points de vue sur le monde. Aussi, à une conscience plus vive de qui nous sommes, les Québécois, aussi bien dans nos forces - pacifisme, liberté d'esprit, créativité,... - que dans nos manques face à nos propres enfants, à nos aînés ou à notre solidarité familiale. Ils ont aussi eu la vérité de dire leur méfiance face à certains groupes culturels, leurs malaises face à certaines conceptions des rapports homme-femme, la distance qu'ils ont pris face à la religion de leur enfance ou face à leur parenté élargie.
Des Québécois d'adoption ont salué la bienveillance des Québécois à leur arrivée, quelquefois étonnante. Ils ont aussi parlé de leur perplexité dans les mois qui ont suivi, de leur sentiment d'être laissés tout d'un coup à eux-mêmes, orphelins.
Plusieurs ont été assidus à ces rencontres mensuelles. Certains ont prolongé ces contacts à titre personnel. Certains sont entrés membres de l'Accorderie ou d'autres organismes ouverts à l'interculturel, pour élargir encore leur réseau de relations.
Vladimir Davydov, sculpteur sur bois, Québec |
Comme les participants à notre soirée-échange auront besoin d'une plateforme internet pour consulter de l'information ou en échanger entre eux, nous nous sommes dit que l'occasion était trop belle : si nous en profitions pour mettre en valeur les patrimoines des peuples qui composent la société québécoise d'aujourd'hui? Si nous en faisions un site participatif que des gens de partout auraient plaisir à consulter et à venir enrichir?...
Nous avons donc entrepris de loger dans ce site des témoignages qui nous parlent de votre parcours jusqu'au Québec, des contes qui ont marqué votre enfance, des coutumes ou des proverbes de sagesse qui nous parlent de l'âme de votre peuple ou de votre ethnie d'origine, bref toute sorte de documents pour célébrer notre biodiversité humaine. Peut-être que votre famille ou des compatriotes prendraient plaisir à vous aider pour retrouver des traces de votre héritage culturel - sous forme de textes, de photos ou de vidéos? Ces perles auront volontiers leur place dans ce site!
- Nous avons entrepris d'élargir l'éventail de nos activités. Les soirées-rencontre ne seront plus mensuelles, ce qui nous permettra d'intercaler des potlucks ou des sorties ensemble.
- Nous démarrons un programme de jumelage interculturel, entre familles ou entre personnes, en cherchant à soutenir en priorité les gens du quartier de Vanier, à Québec.
Nous avons amorcé une proposition de démarche à l'intention des enseignants, à vivre en complicité avec les parents et les grands-parents. Les jeunes vont se mettre en exploration sur le cadeau que leur patrimoine culturel fait au monde et à leur entourage proche. Ce projet devrait enthousiasmer ceux qui voudront en faire une expérience de créativité et de valorisation culturelle. Et peut-être aussi un levier pour une plus grande harmonie interculturelle dans leur classe et leur école.
Nous lançons l'invitation aux enseignants du troisième cycle primaire et du premier cycle secondaire pour qu'ils se mettent avec nous à étoffer le projet, à l'adapter au Programme de l'école québécoise et à lui donner les couleurs concrètes de leur personnalité, de leur classe, leur école ou leur milieu de vie.
Nous invitons aussi les retraités de l'enseignement, pour qu'ils nous fassent profiter de leur expertise pédagogique, peut-être même de leur disponibilité pour accompagner une exploration concrèt dans une classe.
On trouve cette proposition d'activité pédagogique i c i .
Pour notre part, nous souhaitons accompagner quelques classes dans leur démarche, à la mesure de nos disponibilités, et nous serons heureux d'en faire écho dans ce site.
* Potluck : Les nations amérindiennes et d'autres pratiquaient la tradition du potlatch : lorsqu'au début de l'été des communautés nomades se rassemblaient, on fêtait ensemble la nouvelle saison et on échangeait des biens sans y mettre de caractère commercial.
(Nous sommes en août 2016 au moment d'écrire ces lignes.)
Où en sommes-nous ?
Les témoignages reçus sur le projet nous disent que nos rencontres de sensibilisation ont apporté une contribution significative aux rapprochement des gens de cultures différentes à Québec. C'était là notre boussole. Bien sûr, c'est un but jamais achevé. Mais nous avons de quoi être fiers, déjà.
Nous sentons le besoin de faire une pause : regarder le chemin parcouru, éclairer la suite. Le taux de migrations jamais vu sur la planète nous questionne: ça va bien finir par nous rejoindre de plus près... Ici, des réfugiés mettent du temps à s'acclimater à notre façon de vivre ou à trouver du travail - surtout quand ils n'avaient aucune base en français... L'intégration à leur quartier n'est pas toujours bien vécue par eux-mêmes ou par l'entourage. Dans nos soirées, les échanges sont bienveillants, mais ils n'engagent à rien dans le contact direct, au pied de sa porte... Une question nous habite, que nous devinons dans la tête et le coeur de bien des nouveaux arrivants : « Les Québécois ont-ils vraiment envie que nous soyons là ?... »
Que vaudrait l'idée d'explorer le jumelage interculturel? Faire évoluer le projet vers des contacts plus directs entre Québécois de longue date et Québécois d'adoption, et pourquoi pas entre les familles immigrantes elles-mêmes ? Comment faire déboucher la sensibilisation sur l'exploration de germes d'amitié entre deux familles ou deux personnes seules ? Dans des gestes ou des rencontres qui répondent tantôt au besoin de faire l'épicerie, tantôt d'amener un enfant à l'hôpital, et tantôt de côtoyer les Québécois dans des fêtes ou des sorties inattendues ? Comment amener des Québécois à simplement inviter des nouveaux venus à manger à leur table, à partager des mets que chacun a cuisiné à la façon de sa culture ? D'autres questions se posent encore : Comment donner envie à de jeunes adultes de se joindre à notre projet ?... Comment avancer d'une façon qui devienne collégiale et fasse une place aux suggestions des néo-Québécois eux-mêmes ?... Et y a-t-il lieu de continuer à arrimer notre projet avec le réseau de l'Accorderie ?...
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Un site offert par Denis Breton, Grandir Conseil, Québec
Dernière mise à jour: 7 février 2019