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Lors d'un café-rencontre à La Ruche Vanier en juin 2013, Fernanda S. nous présente son expérience, vécue comme un aller-retour saisissant entre sa culture brésilienne et son appartenance récente à la société québécoise - pour elle et sa famille ce fut un véritable choc culturel qu'elle accouche dans le contexte québécois. Comment donc?
C’est qu’au Québec, on valorise l’accouchement naturel, sauf en cas de complications. Au Brésil, une grande majorité des femmes - du moins dans la classe moyenne - accouchent par césarienne. Là-bas, elle aurait même entendu un médecin dire : «L’accouchement naturel, c’est pour les animaux». Fernanda nous confie qu’elle n’a pas d’amis qui ont accouché naturellement, qu’elle ne connaît pas de sage-femme au Brésil.
Son choix d’accoucher naturellement ici s’est buté à quelques embûches et à des émotions fortes. Il y a eu les pressions de sa mère pour accoucher comme elle l’aurait fait au Brésil. Il y a eu le stress d’apprendre qu’ici elle devrait attendre deux mois et demi à trois mois de grossesse avant de voir un médecin et d’obtenir des tests de sang. Elle a donc dû apprivoiser sa famille, calmer les peurs de sa mère de la voir souffrir. Finalement elle a accouché par césarienne, car elle arrivait à plus de 40 semaines de grossesse.
Fernanda a apprécié pouvoir échanger avec plusieurs nouvelles mères. «Je voulais faire les choses à la façon québécoise. Mais je me suis dit : j’ai tout un bagage dans ma culture...» Elle prolonge sa réflexion : «Je porte deux cultures. C’est vraiment un cadeau que je peux offrir à mon enfant de posséder deux cultures...»
L'Éditeur
Au printemps 2013, le Regroupement interprofessionnel des intervenants retraités des services de santé (RIIRS) m’invitait à présenter le projet Cultures au cœur, dans le cadre de son assemblée générale annuelle.
L’événement m’a permis d’entrer en dialogue avec un très beau groupe - en grande majorité des infirmières de carrière (...)
Il faisait évidence qu’un grand nombre parmi ces infirmières étaient encore très actives, souvent même impliquées dans un contexte interculturel (...)
Certaines personnes ont témoigné d’événements de travail qui les avaient marquées. Par exemple l’une a évoqué des expériences d’accouchement au Nord du Québec, au sein de communautés Inuit : la présence d’un médecin Blanc créait une forte attente, et en même temps un crainte telle que le conjoint pouvait aller jusqu’à menacer le médecin de représailles si sa conjointe allait décéder. Une autre infirmière a commenté que souvent, un bébé qui à la naissance devait être soigné dans le Sud, risquait de ne plus pouvoir revenir à sa communauté, qu’il devait alors être pris en charge par quelqu’un de la parenté déjà immigré au Sud.
À propos d’accouchement encore, une infirmière nous racontait qu’elle avait été frappée par le comportement d’un conjoint, dans une certaine ethnie, qui refusait d’entrer lui-même la valise de sa conjointe dans le dispensaire. «Hum!... Pas très attentionné pour sa femme, celui-là...» Jusqu’à ce qu’elle apprenne que dans cette ethnie, on entretenait la croyance que si un père entrait avec la mallette, il porterait malheur à la mère ou à l’enfant. Depuis, l'équipe soignante avait fait passer la consigne de respecter de telles façons de faire chez les couples desservis.
Voilà des récits hauts en couleur, où nous prenions conscience à quel point notre héritage culturel à chacun nous crée des réflexes profonds qui nous servent de codes, de consignes pour faire face aux situations. Et à quel point du dehors, il nous est facile de préjuger d’un comportement issu d’un autre héritage culturel que le nôtre, tant qu’on ne se l’est pas fait expliquer.
Au total, un échange stimulant, qui a fait s'exclamer une infirmière d'origine haïtienne avec un sourire rayonnant : «Je suis devenue Québécoise au coton!»
Denis Breton
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Dernière mise à jour: 7 février 2019