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Cultures représentées: Ce soir, dix personnes autour de la table nous livrent des vécus provenant de la République démocratique du Congo (RDC), du Québec, du Maroc, du Mexique et de la Syrie.
Thème de la rencontre: « Les débuts de la vie au Québec, quand on est réfugié ».
Invités: Pour en témoigner, nous avons le bonheur d'accueillir Jasmine Turcotte-Vaillancourt, travailleuse de milieu à Québec, accompagnée de deux personnes réfugiées originaires de la République démocratique du Congo. Jasmine anime depuis plus d'un an le local communautaire d'un secteur de Vanier, tout près d'où habitent Faustin et Yolande, ses invités.
Yolande habite Québec depuis un an et demi. Faustin, depuis 6 mois; Il a vécu en camp de réfugiés, puis nous est arrivé avec 10 enfants, dont 8 qui sont les siens.
Jasmine Turcotte-Vaillancourt constate que ce secteur de Vanier est pour plusieurs un lieu de transit. Pour bien des familles, elles y trouvent un logement immédiatement disponible, sans avoir à se soumettre à une enquête de crédit, et qui les rapproche de leurs compatriotes. Par la suite, plusieurs accèdent à un logement à loyer modique (HLM) ou trouvent un logement qui convient mieux à leurs besoins familiaux. Il semble que beaucoup quittent pour l'Ontario, attirés par l'apprentissage de l'anglais, mais plusieurs d'entre eux déchantent, appréciant par contraste la qualité de l'accueil qu'ils avaient reçu à Québec.
À peine un tour de table pour présenter les participants et leur monde d'expérience interculturelle, que Jasmine Turcotte et ses invités se font demander : « Quelles sont trois choses que les Québécois devraient savoir à propos des réfugiés? »
Jasmine s'était préparée à répondre aussi à cette question, et les participants ont volontiers ajouté leurs points de vue :
Les participants écoutent attentivement nos invités, puis se font réconfortants. « Ça va se résoudre... D'ici trois ans vous aurez payé votre dette... » « Vous parlez déjà le français, je connais des Syriens dont les enfants doivent attendre pour entrer en francisation en septembre prochain » (dans 6 mois). « Ici aussi nos ancêtres ont connu une vie très difficile. Je vous encourage à persévérer.. » « Une Québécoise d'adoption est frustrée de se faire refuser un permis d'enseigner alors qu'elle enseignait déjà dans son pays. Puis elle a réalisé que les Québécois d'origine sont astreints aux mêmes exigences... »
Les participants échangent aussi leurs connaissances sur les services existants (ex.: le S.O.I.T., le service des plaintes qu'ont les organismes gouvernementaux), ou sur des outils utiles à l'intégration (ex.: le livre de Dany Laferrière, ''Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo)''.
Jasmine Turcotte nous répond:
- « On nous confie des histoires inimaginables. Ça m'apprend à relativiser tout. Que nos trottoirs soient mal déneigés, ce n'est peut-être pas si grave... »
- « Les réfugiés me font réaliser la place du réseau social que nous on a perdu. Je vois des gens ici depuis trois mois seulement, et qui ont de la visite, de la visite ! Moi je suis chez moi et je me retrouve seule... Vous me donnez envie de relation.
- « Je constate la force de la religion pour eux... Ils me paraissent tellement entourés ! »
Des participants. appuient :
- « Ici tu passes beaucoup de temps seul. Les Africains téléphonent, ils ne textent pas. Être seul: un des plus gros chocs que j'aie vécus au Canada... ».
- Faustin confirme ce sens du contact direct : « En Afrique manger ensemble est primordial, car alors toute la famille est présente. Le Noir nous dit bonjour. Je viens sans rendez-vous... »
- Un autre ajoute : « Je voyais passer des Chinois: je les trouvais vivants... »
Par ailleurs, ceux qui sont au Québec depuis plus longtemps se rendent compte qu' 'ils ont pris goût au désir d'indépendance des Québécois.
- L'un apprécie qu'on ne débarque pas chez lui à toute heure, quand il est en pleine tâche.
- Une participante syrienne, avec une pointe d'humour : « Après 50 ans au Québec, je commence à trouver que les Syriens sont collants !... »
Une soirée intense, oui. Les participants repartent avec le sentiment de s'être un peu plus compris de part et d'autre.
Denis Breton,
animateur de la rencontre
Réaction n°1
Je suis allée à seulement une de ces rencontres car je travaille certains de ces soirs mais je trouve toujours le compte-rendu intéressant. J'espère pouvoir retourner.
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Un site offert par Denis Breton, Grandir Conseil, Québec
Dernière mise à jour: 7 février 2019