Vous êtes ici :   Accueil » Comment les Québécois nous voient-ils ?
 
Prévisualiser...  Imprimer...  Imprimer la page...
Prévisualiser...  Imprimer...  Imprimer la section...
Recherche
 
Fermer
Dernière heure...

  • Notre Babillard
    N'hésitez pas à vous inscrire
    pour recevoir notre infolettre...
     

  • Le site Cultures au coeur migre!...
    l'adresse  culturesaucoeur.org, bien connue déjà, vous y conduit.

    Pour un temps, cette version-ci du site conserve les données antérieures à juillet 2019.

Échos de nos activités

Ressources à Québec

 ↑  
« Ce que j'ai vécu... »
Coutumes & traditions
Données
Visites

 861244 visiteurs

 19 visiteurs en ligne

Facebook

Facebook_logo.jpg

CatherineMamie_2016-06-13.jpgRencontre de juin 2016
Aperçu

Participation

Nous étions 11 personnes, représentant les cultures québécoise, congolaise et colombienne.

Fait à noter, nous avions avec nous quatre enseignantes du quartier de Vanier, à Québec, qui interviennent en francisation.

Thème

Nous avons retenu comme thème la demande d'un couple de réfugiés africains, le mois dernier : « Comment les Québécois nous voient-ils ? »

Au fil de l'échange le vent a tourné : ce sont surtout les nouveaux arrivants qui nous ont exprimé leurs perceptions et leurs émotions durant leurs premiers mois d'arrivée. Quant à la vision des Québécois de longue date, ils ont pris conscience que les nouveaux arrivants les font se regarder avec vérité : « ...vous êtes des agents de changement, vous nous aidez à mieux nous comprendre nous-mêmes, vous nous faites évoluer... »

Exercice de réchauffementIvanFaustin_2016-06-13.jpg

Il vaut la peine de raconter la petite expérience vécue au départ, car elle a coloré avec bonheur toute la suite de la rencontre. Appelons cet exercice Les jumeaux.

Les gens circulent librement dans l'espace... Ils vont se jumeler avec la personne qui leur paraît le plus différente d'eux. Le duo se présente. On trouve ce qu'on peut bien avoir en commun. Puis on retient le trait commun qui paraît le plus significatif aux deux partenaires. L'expérience débouche sur une simulation: en supposant qu'on aura à se côtoyer durant une année, on imagine quel projet créatif on pourrait lancer ensemble. Puis, chacun passe à la télévision derrière un cadre improvisé, pour faire part au groupe de son expérience.

La présentation de ces explorations suscité un vif intérêt : les gens ont spontanément joué le jeu et imaginé des démarches passablement créatrices, finalement toutes teintées d'une certaine préoccupation d'éducation civique. Voyons ce que des participants ont imaginé :

- Un duo va identifier un enfant venu de l'étranger et partir avec lui comme guide, à la découverte de son pays d'origine.

- Un autre duo va créer une danse à caractère culturelle représentative du Québec, sur fond de musique hip hop, et la faire connaître à travers la province.

- Un troisième duo va concevoir un projet pour changer la mentalité d'un milieu, qui va s'enraciner dans une intervention éducative auprès des enfants.

- Un autre projet consistera à enseigner aux enfants la résilience face aux défis, la persévérance et des façons d'abolir les préjugés.

- Un dernier projet sera de créer un programme d'intégration pour les immigrants qui en orchestre toutes les facettes, emploi et autres.


Bref, on ne s'ennuiera pas durant cette année-là !...

Chose à remarquer, ce réchauffement a créé une sorte de connivence entre les participants. Heureusement, car certains commentaires émis par la suite auraient pu être difficiles à prendre pour certains, vous verrez. Disons que certains participants n'y sont pas allés « avec le dos de la cuillère » et que la société québécoise « en a pris pour son rhume » !  Mais toujours le climat était ouvert et réceptif.

« Les Québécois sont trop pressés... »

Un participant d'origine colombienne depuis un an à Québec se lance : « La culture québécoise est très fermée. Les gens m'apparaissent préoccupés de la préservation du français. C'est très difficile de s'y faire des amis, ce qui fait que nous nous retournons vers des gens venus d'ailleurs et nous formons des ghettos... »

Il commente le décalage de l'information transmise dans son pays par un agent d'immigration canadien, qui vantait la qualité de vie au Canada : « Je ne savais pas qu'il y avait des problèmes entre Québécois et Canadiens, entre Québécois et Indiens... [Rendu ici] J'ai eu du mal à trouver des gens qui prennent le temps de m'écouter avec mon accent [latino-américain]. Dans mon entreprise, on m'a donné après 6 mois un cours sur la relation avec les Québécois. Je dois apprendre le français, regarder dans les yeux... C'est stressant. »

Un Congolais, ici avec sa famille depuis bientôt un an, a parlé de sa tristesse que les Québécois les aient laissés seuls, à peine quelques mois après leur arrivée : « Dans mon HLM, les gens ne se parlent qu'entre immigrants. Nous ne sommes pourtant pas ici pour rester entre immigrants ! Mais nous devons demander les informations à un immigrant, parce que les Québécois sont trop pressés... » Il suggère aux Québécois de ralentir le pas de leur vie « ...pour que nous marchions au même rythme. C'est comme ça que fait un père avec son enfant : [dites-vous que] nous sommes comme des bébés quand nous arrivons ici... »

Une jeune Québécoise reconnaît qu'effectivement tout va vite, ici. Elle même sent le besoin de ralentir. Une autre rattache ce rythme trépident à notre histoire coloniale : « ...Il y avait la nécessité de travailler l'été pour survivre en hiver. La technologie a changé, mais [nous avons gardé ces réflexes]. Il y a aussi l'influence américaine... Tu dois toujours faire ton maximum, sinon tu ne réussiras pas... »


Mamie-Ivan-Faustin-Melissa-Catherine_2016-06-13.jpg

« Elles sont où les valeurs québécoises ?... »

Des Québécois de souche proposent leur compréhension de la mentalité ambiante : « Nous sommes une société qui se cherche. Exemple : mes enfants ne pratiquent plus la religion, alors que nous, on a baigné dedans. Beaucoup de gens vivent seuls, leurs parents sont séparés... Mes frères, mes beaux-frères, je ne peux pas les battre pour qu'ils vous accueillent!... J'essaie de me comprendre dans ce que vous nous dites... »

Un autre Québécois d'origine explique :  « Nous ressemblons à notre géographie : Les Québécois ont besoin d'espace, besoin ''de prendre le bord du bois'', par moments. Ce qu'on prend pour de l'individualisme est plus profond : c'est un besoin que nous avons de liberté, d'indépendance... Je pense que c'est aussi une force : ça contribue à faire évoluer la mentalité au sein des groupes culturels qui se joignent à nous  -  par exemple, ça favorise des relations plus égalitaires entre les hommes et les femmes, ou ça invite à considérer les enfants comme des personnes à part entière. »

Notre jeune participante métis d'origine sénégalaise mais née ici, a vécu fortement ce choc des cultures à travers sa famille. Elle nous dit : « Ça change à vitesse 'grand V'. Mon père a eu beaucoup de difficulté au début. Il y a des codes culturels... : la normale de l'un est différente de la normale de l'autre. La façon de mon père était d'amener les choses par l'humour. On me questionne sur les immigrants. Je réponds: '' Est-ce que tu sais ce qu'ils ont eu à vivre quand ils sont arrivés ici ?... Quand les gens réalisent, ils répondent, stupéfaits '' Ah! ouaih ?...''  Donc il y a beaucoup d'ignorance... »


Québec et Montréal : deux réalités

Une Québécoise dont la famille est étalée sur Québec et Montréal parle du contraste qu'elle voit entre les deux milieux: « Je viens de la rive-sud de Montréal. À Québec, ça a commencé beaucoup plus tard de côtoyer des Noirs, par exemple. À Québec c'est homogène, conservateur, chauvin. Chaque fois que je rencontre ma famille [ici] je dois faire de l'éducation [interculturelle]. Des gens ont peur de l'étranger, du changement... »


« Mes enfants ont une conscience grandie... »Rechauffement_2016-06-13.jpg

- Une participante: « C'est en côtoyant des gens d'autres cultures qu'on prend conscience de qui on est soi-même. C'est vrai que nous, Québécois, on ne sait pas qui nous sommes. » Puis elle s'adresse aux gens issus de l'immigration, avec optimisme: « Vous êtes des agents de changement... »

- Une autre: « Nous sommes tous confrontés dans nos valeurs, tout le monde a son bout de chemin à faire... »

- À un moment, une enseignante en francisation a un élan du coeur qui a rejoint tout le monde : « Je trouve qu'on a une belle mission, nous les enseignants... » [Elle se voit dire à un jeune immigrant :] « ...Reste africain, et je vais t'aider à comprendre... »

Notre ami Congolais, père de 8 enfants, réagit : « Je ne pense pas que mes enfants vont rester Africains... » Quelqu'un lui répond: « Vos enfants ne vont pas devenir comme les Québécois, ils vont [se créer une personnalité métissée].  » C'était justement ce qu'il voulait dire. Il complète : « [En vivant ici] mes enfants ont une conscience grandie. Ils viennent corriger la situation africaine... »

- « Le fait que nous, Québécois, on a tout remis en question laisse place à la liberté. Les libertés et les droits individuels sont très grands, ici. Ça fait qu'on va être permissif pour les gens des autres [ religions ou cultures ] ».

L'échange avec le couple africain a mis en évidence leur grand désir de s'ouvrir à la mentalité des gens d'ici. Lui insiste: « Nous avons aussi à inviter nos amis immigrants pour qu'ils soient ouverts à s'adapter... » Sa conjointe complète de façon savoureuse : « Ici, les Québécois aiment beaucoup la météologie. Alors [quand je les rencontre] je leur parle de la météologie !... »


En termes d'action

Une jeune participante a proposé : « Nous ne connaissons pas nos voisins. Il faudrait créer des jumelages, des activités ensemble... »

À un moment, on a vu monter l'émotion chez notre ami Congolais  -  lui qui avait proposé le thème de la rencontre. Plein de reconnaissance pour les échanges de cette soirée, il s'exclame : « ...Ce que nous faisons ici est très précieux !... Si ça s'élargissait !... »


Date de création : 2016/06/30 - 19:15
Dernière modification : 2016/09/09 - 11:30
Catégorie : Échos de nos activités - 2016
Page lue 6864 fois


Réactions à cet article

Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !

Vous êtes ici :   Accueil » Comment les Québécois nous voient-ils ?
 
Prévisualiser...  Imprimer...  Imprimer la page...
Prévisualiser...  Imprimer...  Imprimer la section...

Noir-soucoupe-neige_DB.jpg
Ce site est le vôtre !
Proposez-nous  vos réactions et réflexions, vos photos et vidéos


Quel cadeau votre communauté culturelle fait-elle au monde ?...
Quel cadeau votr
e société d'accueil vous fait-elle ?...

Parlez-nous de vos contacts interculturels, ou de votre parcours personnel d'immigration.
..

Un site offert par Denis Breton, Grandir Conseil, Québec

Dernière mise à jour: 7 février 2019