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Potluck d'avril 2017

Ce potluck (repas-partage) était consacré à notre projet de jumelage interculturel.
Le reportage nous est offert par la revue Les Immigrants de la Capitale.
Nous remercions M. Mihai Cristea, éditeur du magazine et reporter de notre événement, qui a su rendre avec chaleur l'esprit de cette rencontre.


 

Le 8 avril dernier, à l'Accorderie, coopérative de solidarité et d'échange du quartier Saint-Roch, le coordonnateur du projet Cultures au cœur, M. Denis Breton, a semé une graine de plus pour faire de Québec une meilleure terre d’accueil pour les immigrants.
Une quinzaine de participants de plusieurs origines se sont réunis pour partager un repas apporté par chacun d’entre eux pour mieux se connaître. Le but de ce «potluck» (repas-partage) était de rendre possibles des jumelages interculturels sous le slogan «Se jumeler, c’est jardiner avec le cœur».

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Faustin et Mamie Pipo se sentent heureux d’être ensemble avec les Québécois.

L’initiateur de ces jumelages parle avec modestie et en même temps avec passion de son projet de jumelages interculturels: «J'ai le sentiment d'être, avec ma petite équipe complice, comme des prospecteurs qui avancent à tâtons dans le noir d'une grotte, à la recherche d'un filon plus profond que les discussions publiques. Celui où des personnes, des familles une à une vont arriver à dépasser leurs préjugés et découvrir ce qui nous relie vraiment».
M. Denis Breton est convaincu que de cette manière, «on peut dépasser la parlure et oser prendre un café ensemble pour créer les germes d’une future amitié».


C’est d’ailleurs son cas et celui d'Olga Garcia, co-animatrice du projet Cultures au cœur, qui se sont jumelés depuis quelques mois avec le couple Faustin Pipo et Mamie Pipo-Mbui, originaires de la République démocratique du Congo. Ces derniers sont arrivés au Québec en août 2015, après 22 ans de vie de réfugiés, accompagnés de leurs huit enfants et deux petits-enfants.


«On a tous une seule racine»

Le symbole de rappel pour les jumeaux et les jumelles est une tige de bambou porte-bonheur. «En regardant le bambou chaque jour, on pense à notre jumeau, on se rappelle notre lien», croit Denis Breton.

Quant à Faustin Pipo, il va encore plus loin et voit dans cette tige de bambou apparemment banale quelque chose de plus profond. «Le bambou, c’est un arbre qui se trouve en Afrique ou en Amérique du Sud. Il ne pousse pas normalement au Québec. Les deux feuilles poussées sur la tige de bambou me font penser à deux Québécois, un né ici et un autre venu d’ailleurs. Mais ce qui est important, c’est qu’ils sont sur la même tige. C’est comme si nous vivions tous à Québec sur le même bambou... Les feuilles sont les humains. Nous avons tous une racine commune, la racine des humains, indépendamment de notre couleur et de notre origine», nous a déclaré en exclusivité M. Pipo.
 

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Une expérience «d'apprivoisement progressif» entre des gens de cultures différentes

Échange de services

Le jumelage interculturel entre les Pipo et le tandem Breton-Garcia peut déboucher sur un échange de services à travers le réseautage offert par l'Accorderie de Québec. (Voir note au bas)

Par exemple, comme Faustin Pipo a seulement un permis d'apprenti qui ne lui permet pas de conduire son véhicule tout seul, Denis Breton, chauffeur d’expérience, l’accompagne en ville pour l’aider à s’améliorer au volant.

En revanche, comme il est couturier, M. Pipo lui a confectionné des rideaux et une chemise. «Ce jumelage avec Denis nous a beaucoup aidés. Être ensemble avec les Québécois, cela facilite beaucoup notre intégration à Québec», nous confie Mamie Pipo, qui souhaite apprendre à sa jumelle Olga à cuisiner «à la congolaise».


Le coordonnateur du projet Cultures au cœur ne s’est pas fixé une cible quant au nombre de jumelages. «Ça sera une expérience d'apprivoisement progressif, patient, entre des gens qui vont avoir à dépasser des méfiances, des inquiétudes, à découvrir des traits culturels qui ne les rendent pas forcément à l'aise, des gens d'un niveau économique quelquefois différent du leur — surtout lorsqu'il se vivra avec une famille réfugiée par exemple. Comme toute relation qui a le potentiel de devenir une amitié, elle ne se commande pas. Nous avons laissé les gens se choisir eux-mêmes au fil des activités Cultures au cœur auxquelles ils viendront participer», a conclu M. Breton.

______________
 L'échange de services dans le cadre du jumelage Cultures au coeur

Un trait particulier de l'animation Cultures au coeur, est de s'associer avec l'Accorderie de Québec. Ce lien est particulièrement utile dans le cas de notre projet exploratoire de jumelage, afin de lui conserver son caractère de gratuité, comme dans toute relation amicale  -  ce qui serait différent dans un parrainage.

L'Accorderie est un réseau d'échange de services: on transige des crédits de temps et non de l'argent.
Lorsqu'une personne ou une famille jumelée rencontre des besoins de services intenses ou répétés, nous l'invitons à devenir membre du réseau de l'Accorderie : elle peut alors recevoir et offrir des services en échange de crédits de temps-Accorderie. Son 'jumeau' peut les lui offrir en tant qu'accordeur; un autre accordeur peut le faire aussi.

De cette façon nous croyons qu'aucun des 'jumeaux' ne développera de sentiment de culpabilité  -  soit à ne pas toujours rendre service, soit à souvent demander de l'aide. Le 'jumeau' issu de l'immigration en profitera du même coup pour élargir son réseau de contacts, se sentir gratifié d'avoir une compétence à offrir lui aussi: ce sont là des facteurs-clé d'intégration. (Note de l'éditeur du site Cultures au coeur)

 


Date de création : 2017/05/04 - 12:24
Dernière modification : 2017/05/14 - 20:30
Catégorie : Échos de nos activités - 2017
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