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Nos prises de position citoyennes...  -  par Editeur

MarieEmilieLacroix_ParvisQc_2017-03-26_w2.jpg

 

...avec quel état d'esprit?

Quels sont vos points de repère pour réagir aux situations de conflit
dans le domaine interculturel ou inter-religieux?...

 

Hier, au Parvis de St-Roch, j'ai participé au rassemblement autour de ‘L’Égalité et la Diversité’, à l’invitation du CAPMO.
Dans l'assistance, j'ai repéré plusieurs membres d'organismes communautaires et quelques représentants de la communauté musulmane de Québec.

Entre autres :
- Marie-Émilie Lacroix a prix la parole avec courage au nom de la communauté des Premières Nations.
- Rachid Raffa a parlé avec émotion de la difficulté pour la communauté musulmane d’obtenir un cimetière dans la région de Québec.
- Une dame a parlé avec son coeur sur ses des deux années passées au sein d'une communauté musulmane au Magreb: elle avait toujours senti un grand respect à son égard, elle qu'on savait d'héritage catholique.

 

Des interventions m'ont laissé perplexe. Je suis venu à deux doigts de prendre la parole. Plutôt, j'ai questionné Monsieur Raffa afin de mieux comprendre les aspirations d'un Musulman qui vit un deuil.

Après l'événement, j'étais pensif :  des grands médias activent la peur de l'autre. Des politiciens en profitent pour se faire du capital politique. On fait dire ce qui nous arrange aux sondages sur le racisme ou l'intolérance, qui réduisent des sensibilités humaines à une statistique. Comme il est facile de juger ceux qui ne pensent pas comme nous, et difficile de savoir comment réagir pour faire autre chose que de jeter de l'huile sur le feu.

Je n'ai pas pris la parole, mais j'ai résolu de réfléchir à mes valeurs sûres, à mes points d'appui, pour apporter plus tard, peut-être, une parole constructive rafraîchissante. Je repensais à une phrase qui m'avait marqué, déjà : « Il y a pire que le mensonge: c'est une vérité qui ne débouche pas sur l'espoir»...

J'ai trouvé cinq pistes de réflexion pour mon coffre d'outil citoyen. Bien sûr, c'est dans la ligne du billet précédent dans ce blogue : «Mesurer le degré d’islamophobie?   -  Et si on dressait la carte d’avancement de nos dialogues interculturels?...»  Je vous les partage:
 

  • Légitimité

J’ai eu un fils adoptif qui portait la douleur de l’abandon par ses parents, et qui du coup se sentait justifié de faire les 400 coups pour en faire baver d’autres. Il m’a fait comprendre que nous avons tous un sens inné de la justice de la vie, et qu’on peut en arriver à se sentir un mandat de justicier. L'origine latine du mot connaître veut dire naître avec.

Comment les gens que nous jugeons se perçoivent-ils eux-mêmes? Quelle vision du monde appuie leurs comportements, ceux que nous admirons comme ceux que nous déplorons? Qu’est-ce qui  -  à leurs yeux  -  justifie qu’ils pensent comme ils pensent, qu’ils se comportent comme ils se comportent?...

L'imam Guillet l'a bien compris. Suite à l'attentat de la Grande Mosquée de Québec en mars 2017,  il a publiquement demandé au meurtrier de l'aider à comprendre ce qui s'était passé dans son esprit pour qu'il en arrive à poser son acte. J'ai trouvé cette invitation magnifique, et sûrement porteuse d'avenir.
 

  • Annoncer ou dénoncer?

Corruption, économie qui n'enrichit que les riches, pollution de la planète, pratiques peu démocratiques, etc. : de plus en plus les gens et les communautés sortent du silence, affirment leur soif d’autre chose. -  Enfin ! Bien sûr, c'est chargé d'émotion, mais ça fait surface et ça nous questionne tous ensemble.

Dans trois ans d'ici, supposons, qu'est-ce qui aura vraiment provoqué des changements salutaires?...
Que se passe-t-il quand nous dénonçons une situation jugée inacceptable? On accuse, attaque-défense, les positions se rigidifient... Premier résultat: on baisse son propre niveau d’énergie. La population s'inquiète. Et c'est toute la société qui finit par y perdre. Est-ce vraiment ça que nous voulons?...
J'ai connu un parent qui disait à ses jeunes, devenus  militants «Dénonce si tu as quelque chose à proposer, sinon tais-toi»

 

  • Semence-récolte

Quelles semences nos interventions lancent-elles devant?...

La plupart d’entre nous avons jardiné et montré à nos enfants comment le faire.
- Nous choisissons nos semences, nous savons qu’une graine de carotte donnera une carotte, pas un chou; et qu’une seule graine en donnera plusieurs.
- Le jardin commence à pousser, et alors nous arrosons les fleurs que nous voulons voir pousser, surtout pas les autres !

Ça nous paraît évident; pourtant nous l'oublions au moment de vouloir régler un conflit. Entre nos deux oreilles il y a aussi un jardin, qui obéit aussi à cette dynamique de la vie. Quelles fleurs de vivre-ensemble voulons-nous voir pousser? Peut-être étoufferont-elles d'elles-mêmes les mauvaises herbes?... Il y a des gens qui s'acharnent à tirer sur l'obscurité, inconscients qu'il fournissent du carburant à ce qu'ils ne veulent pas. Il y en a d'autres qui allument des petites lumières...

Les communautés amérindiennes interrogent leurs rêves pour choisir leurs projets. La psychologie nous propose la visualisation créatrice. Pour ma part, je suis séduit par un enfant quand il veut un jouet qui le fascine. Il l'a mangé des yeux au magasin, il entre en émotion jusqu'à danser sa demande à ses parents ...au point qu'ils ne peuvent plus le lui refuser. Et si la vie fonctionnait avec cette dynamique semence-récolte partout?...
 

 

  • Comment les personnes et les communautés changent-elles?

Quelle motivation à changer d’attitude suscitons-nous chez ceux que nous étiquetons d’islamophobes ou ou de revendicateur-qui-vient-nous-changer-chez-nous?... Une amie, préposée dans une cafétéria d'hôpital, me racontait qu'elle avait plaisir à complimenter certaines femmes musulmanes sur la beauté de leur voile. Qui sait si de retour chez elles, ces femmes ont pu se demander elles-mêmes leurs raisons de porter un voile?... L'une qui le porte par sentiment d'appartenance à sa communauté d'origine continuera sans doute à le porter. Une autre qui le vit comme une prescription sociale patriarcale osera peut-être l'enlever...
«On ne voit bien qu’avec le cœur» disait le Petit Prince.

Ce que plusieurs ne voient pas, c'est que leurs interventions nous paralysent dans un modèle gagnants-perdants. Il faut des coupables, ce sont eux...
Un autre principe d'action me paraît sûr : «On ne peut pas changer une situation en restant dans le modèle de pensée qui l’a fait naître» : c'est un des constats que font les analyses sur des changements sociaux qui ont avorté.
Nos solutions sont-elles vraiment d'un modèle gagnants-gagnants? Ça demande le courage d'exiger, et de soi et des autres, que chacun fasse son bout de chemin, accepte des compromis. C'est le prix à payer pour réellement créer du neuf ensemble.

 

  • Contact

Nos rencontres Cultures au coeur sont nées dans l'esprit du proverbe amérindien :  « Tu comprendras l’autre quand tu auras marché trois lunes dans ses mocassins». Nous avons commencé par tenir des soirées-rencontres qui réunissent des Québécois d’origine et des Québécois d’adoption : des témoins sont invités à nous raconter leur parcours culturel.

Par exemple, une personne comme Nour Sayem  -  Syrienne d’origine et réfugiée au Québec depuis 50 ans  -  nous a appris à voir l’égalité hommes-femmes avec d’autres yeux, nous montrant comment sous des dehors où ce sont les hommes qui prennent nombre de décisions, ce sont les femmes qui inspirent les décideurs et désamorcent bien des conflits. Les femmes syriennes ont obtenu le droit de vote bien avant les femmes québécoises !

Après plus de trois ans à tenir ces rencontres  -  avec un grand bonheur, d'ailleurs  -  nous entreprenons d'explorer le jumelage interculturel, voulant vivre un contact plus direct de personnes à personnes, de familles à familles, au pied de notre porte. Notre idéal est modeste: semer quelques germes d’amitié avec quelqu’un d’une autre culture que la nôtre. Et s'il y a des services à échanger, le faire à travers l'Accorderie de Québec, qui a mis au point un système de troc basé sur le gagnant-gagnant. Faire des choses de plaisir ensemble, s'écouter, découvrir d'autres visions de la vie, au travers des courses à faire, des enfants à prendre dans les bras et des inattendus vécus de part et d'autre à la petite semaine.

Ma conclusion
Oui, je suis convaincu que le contact au milieu de la vie ordinaire, direct, accueillir sa vérité telle que lui la voit au risque qu’elle vienne secouer la mienne, est porteur de semences. J'appellerais ça prendre le risque de l'autre.
Je crois que toute semence aura sa récolte. Comment?... Je ne le sais pas par avance et je n’ai pas à trouver seul la réponse : et si nous la trouvions ensemble?…
 

 

Publié le 2017/03/27 - 12:23  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Mesurer le degré d’islamophobie?  -  par l-Editeur

Et si on dressait la carte d’avancement de nos dialogues interculturels?...

« Au lieu de changer le monde,
nous pouvons créer un monde que nous n'aurons pas besoin de changer,
un monde vers lequel les gens vont tourner leur regard pour s’y éveiller.
Nous pouvons le faire par une simple respiration.
Mais nous devons la faire ensemble.»

Wes Annac

 

Une causerie stimulante

Hier soir, se tenait un agréable souper-rencontre avec la communauté musulmane : ‘Apprenons à nous connaître’, au Patro Roc-Amadour, à Québec. Nous avons pu entre autres écouter Monsieur Haroun Bouazzi, co-président de l'Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec. Il présentait le résultat de ses recherches et réflexions sur la laïcité, puis sur l’islamophobie.

Son analyse du sujet semble avoir porté sur plusieurs années. Elle lui a fait dresser une carte d’événements haineux à l’égard de la communauté musulmane à travers le Québec. Il en tire le point de vue qu’au Québec, il y aurait effectivement du racisme, de l’islamophobie. «Ça permet de comprendre, mais pas d’excuser…» conclut-il.

M. Bouazzi a invité les gens à intervenir suite à son exposé. J’aurais aimé prendre la parole, car plus sa présentation avançait, plus j’éprouvais un malaise, que j’avais du mal à me formuler à moi-même.

Après l’exposé, les participants ont été invités à s’associer dans les semaines qui viennent à une recherche pour amener plus loin la connaissance des faits entourant l’islamophobie, si j’ai bien compris.


Ma réflexion

J’entends mieux aujourd’hui ce que cette causerie m’a laissé comme émotion et réflexion. J’étais triste.

Oui, cette analyse, probablement honnête et même rigoureuse, me laissait en panne d’énergie. Je voyais déjà les médias sociaux, les radios et les journaux bas de gamme se faire un plaisir de la relayer, et surtout de l’amplifier. Je voyais des intégristes de tous horizons y trouver une occasion rêvée pour justifier leurs coups de gueule publics  -  que ce soient ceux qui se réclament de l’Islam, pour accuser avec force la société québécoise de racisme; ou ceux qui se réclament de la société québécoise et y trouvent de quoi justifier leur envie de barrer la porte à tous les immigrants. Un président américain d'actualité leur fournirait un excellent carburant par les temps qui courent…

Au fil des années j’ai appris que le fait de maintenir notre attention sur ce qu’on ne veut pas, même si c’est pour le changer, a toutes les chances d'amener au résultat contraire : on lui donne de l’énergie. «Ce à quoi on résiste persiste». Nous connaissons tous d’évidence le principe semence-récolte. Toutefois, nous ne sommes pas toujours conscients qu’entre nos deux oreilles il y a le jardin de la pensée et des émotions. Je crois qu’il y a là une loi de la vie, aussi bien dans l’expérience personnelle que collective.


L’action positive

M. Bouazzi a conclu avec justesse son exposé en invitant à des actions positives, favorables au dialogue :
- «Continuer d’aller vers l’autre»
- «S’approprier l’identité québécoise»  -  refuser de se laisser prendre dans le modèle nous-eux»
- «S’impliquer».

Il a aussi reproché à l’école québécoise d’avoir une attitude molle face au racisme, de ne pas former spécifiquement les jeunes face à l’islamophobie.


Quelques malaises à comprendre de part et d’autre

Je réfléchissais aux débats qui ont cours dans la société québécoise à propos des pratiques religieuses d’hier en sol québécois, ou des réactions d’insécurité qu’on entend de nos jours à l’égard de l’Islam  -  chez des gens qu'il ne viendrait pourtant pas à l’idée de taxer de racistes ou d’islamophobes.
Et plus je réfléchissais, plus je voyais des points communs à l’héritage de l’Islam et à l’héritage québécois issu du christianisme. À titre d’exemples :

- Des héritages religieux qui valorisent quelquefois la peur de Dieu, souvent la soumission aux élites religieuses. Et qui proposent un credo qu'ils aimeraient voir englober la vie entière  -  y compris le vêtement, la vie en société, et même l’univers politique.

- Des rapports hommes-femmes ambigus dictés par une phase patriarcale de la société, où l’homme a le plus souvent le beau rôle et se permet des libertés qu’il refuserait à sa propre compagne.

- Un ensemble de croyances et de codes de comportement qu’il faut comprendre dans le contexte de l’époque où les prophètes porte-parole les ont proposés, mais qui aujourd’hui apparaissent parfois anachroniques, compte tenu que l’humanité a atteint un niveau de conscience plus élevé, que les gens sont prêts à une plus grande autonomie.

- La persistance aujourd’hui de symboles religieux forts (le voile, le crucifix, le kirpan,…), qu’on souhaite conserver parce qu’ils nourrissent encore le sentiment d’appartenance à une communauté, mais qui ont de moins en moins de rapport avec la spiritualité réelle de chacun, car elle se vit aujourd'hui davantage dans la sphère du privé, et souvent à l’écart d’une institution religieuse.


Donner le droit à l’autre d’être vulnérable

Les malaises évoqués plus haut ne sont pas des réalités objectives, qu’il serait facile de mesurer, mais ils conditionnent de façon puissante les attitudes. Toute société a son cadeau à faire au monde. Mais chacune a aussi ses vulnérabilités où elle besoin de se sentir comprise, pour pouvoir en changer, passer à une plus grande maturité. Il importe de les connaître afin de comprendre certains réflexes des Québécois dits de souche, face aux influences externes  -  réflexes qui ne peuvent évoluer qu’avec le dialogue et le temps.

Pour la société québécoise, il y a une action décisive à mener, non mentionnées par M. Bouazzi : c’est celle d’inviter les Néo-québécois à découvrir l’histoire du Québec  -  ce qui leur fera mieux comprendre combien son contexte de survie collective dans cet océan humain qu’est l’Amérique du nord, a conditionné ses façons d’être, sa langue, ses valeurs …et aussi ses insécurités.

Oui les Québécois sont bienveillants, et c’est tout à leur honneur. Les gens issus de l'immigration avec qui j'ai un réel dialogue l'affirment, et c'est rare que j'en côtoie qui les taxeraient de racistes. Oui ils peuvent devenir méfiants lorsqu’on touche à certaines fibres où ils sont vulnérables  -  et ils ont besoin d’être compris là aussi. Cette méfiance s’active face à des gens et des groupes culturels qui les critiquent de l'extérieur sans leur manifester le désir de vivre quelque chose avec eux. Car alors ils menacent un équilibre encore précaire  -  et ça se traduit, oui, par une réticence à leur ouvrir la porte de leur cœur,  et de là l'accès au logement ou à l’emploi. C’est sans doute une immaturité de la part de la collectivité québécoise, mais tant qu’on n’a pas rejoint le cœur des Québécois dans ce défi original qu’ils portent, on risque d’activer cette écharde dans leur peau culturelle, et alors de retarder un vivre-ensemble harmonieux avec eux.


L’éducation des jeunes Québécois

Des cours actuels comme ‘Éthique et culture religieuse’ regorgent d’orientations et de pistes d’expériences magnifiques pour éveiller au vivre-ensemble, par surcroît dans un esprit très positif. J’ai eu l’occasion de côtoyer au Ministère de l’éducation quelques artisans de ces orientations : ils ont souvent remporté mon admiration. Si le support qu’on donne aux enseignants laisse à désirer, ça c’est un autre défi.

Je suis de ceux qui préconisent une présentation en classe la plus objective possible des courants culturels et religieux, en insistant non seulement sur les droits humains, mais aussi sur les responsabilités qui s’en suivent; sur les droits personnels, mais aussi collectifs.

Je ne crois plus à la valeur pédagogique de monter en épingle les inepties des uns et des autres, par exemple en dressant les contours de l’islamophobie  -  ce qui ne fait qu’activer un modèle du nous-eux que rejette pourtant M. Bouazzi.

Et si nous n’arrosions que les fleurs que nous voulons voir pousser? Les autres se faneraient peut-être d'elles-mêmes... L'approche d'annoncer plutôt que dénoncer semble improductive à court terme, mais combien plus gagnante à long terme, car elle énergise le coeur plutôt que de le décourager.


Avons-nous l'audace de valoriser l’esprit critique chez nos jeunes?  -  bien sûr, en leur apprenant à comprendre l’autre dans ses différences, et peut-être dans les défis qu'il a dû surmonter; en leur proposant un vrai contact avec lui, plutôt que de le juger ou de le stigmatiser à distance.  

Ce type de pensée critique, les adeptes d’une pensée intégriste la prendront toujours comme une forme de racisme et une insulte ...jusqu’à ce que des gens ouverts les aient à leur tour écoutés et compris dans leurs propres peurs, leur donnant alors accès à leurs aspirations profondes.

Je sais gré à M. Bouazzi de m'avoir permis de pousser plus avant cette réflexion.

 

Publié le 2017/03/13 - 13:49  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Autour de la Journée internationale des femmes  -  par l-Editeur

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8 mars : je lève mon verre aux femmes...
...et au féminin logé dans chacun des hommes


Quelle vision avez-vous gardée d'un vrai homme? d'une vraie femme?...

Que vous ont appris vos parents, votre groupe culturel là-dessus? Votre mère ou vos grands-mères avaient-elles leur mot à dire dans les décisions familiales? au sein des organismes de leur milieu?
Avez-vous vu votre père, vos grands-pères, prendre un enfant dans leurs bras? pleurer un deuil?...


Je lève mon verre aux femmes...

...À celles qui se lèvent et revendiquent le respect de ce qui porte la vie : aussi bien elles-mêmes que notre mère Terre..

...Aux femmes qui osent exercer leur pouvoir d'une façon féminine, dans la famille ou dans une entreprise. Et qui enseignent à leurs filles à se respecter et se faire respecter où qu'elles aillent.

...Aux femmes qui osent s'interposer dans leur communauté quand on leur demande d'exciser les fillettes, de s'exclure du clan quand elles ont leurs menstruations, ou de rejeter les adolescentes trafiquées pour le tourisme sexuel quand par bonheur elles arrivent enfin à revenir à leur village.
 

Papa-et-fils_rires.jpgEt je lève mon verre aux hommes...

...À ceux qui osent serrer leurs enfants sur leur poitrine, les corriger ou leur dire non avec bienveillance, et par moments osent pleurer leurs émotions ou demander pardon.

...Aux hommes qui font tout pour résoudre les conflits par la négociation et la conciliation, au prix même de perdre la face devant leurs pairs ou la communauté.

...Aux hommes qui ont le courage d'instaurer dans leur organisation des mécanismes favorables à l'égalité hommes-femmes, et qui déjà éveillent leurs enfants aux mêmes valeurs.

 

Quelles visions de la vie entretenez-vous?...

Mettons tout ça en perspective... Plusieurs enseignements spirituels considèrent que l'énergie masculine et l'énergie féminine, le yin et le yang, sont les deux grandes polarités de la vie. Leur combinaison apparaît essentielle à la survie d'une communauté humaine.

 Il semble bien que le masculin apporte le pilier, la stabilité, la volonté, la direction, tandis que le féminin apporte le mouvement, crée la vie, harmonise les relations à l'intérieur d'un groupe. Un proverbe résume ça  : «Le masculin cause et le féminin permet».

Nos psychologues affirment que tout être humain a en lui ces deux polarités, à des degrés différents : les hommes ne comprendraient pas les femmes s'ils n'avaient pas en eux-mêmes une bonne dose de féminin, et de la même façon les femmes ont leur part de masculin.
Vous l'avez vécu et observé : sans doute avez vous admiré des femmes et des hommes qui combinaient valeurs et force intérieure : telle mère montrait une façon bien féminine d'exercer son influence, tantôt sur les décisions de son conjoint, tantôt en entreprise pour motiver son équipe. Vous avez sans doute aussi connu des hommes qui savaient entraîner les troupes et fixer des limites sans recourir à la peur ou à la contrainte, ici auprès de leurs enfants, là avec leurs employés.
Oui, nous les hommes avons à découvrir nos façons masculines d'aimer, et les femmes leur manière féminine d'exercer le pouvoir.


Nous avons aussi à reconnaître qu'actuellement notre société québécoise -  voulant corriger les excès du passé où les rôles hommes-femmes étaient coulés dans le béton  -  en arrive à laisser croire que nous devrions  vivre des rôles indifférenciés. On parle plus que jamais de conciliation travail-famille: ce n'est pas vrai que toutes les femmes voudraient passer autant de temps sur le marché du travail, tout comme des hommes tournent en rond quand ils sont tout le temps au foyer. Combien de femmes avouent discrètement qu'elles aimeraient donner plus de priorité à accompagner leurs enfants, si ce n'était pas de la pression sociale, et qu'un trois-jours-semaine à l'extérieur leur permettrait un meilleur équilibre personnel et familial. Comme société, il nous faut trouver à mieux combiner égalité d'accès et reconnaissance d'aspirations différentes.

 

Un exemple culturel évocateur

Certaines sociétés nous ont fourni des exemples heureux : elles prouvent qu'on peut partager autrement les rôles entre les hommes et les femmes, et tenir compte de ce que chaque sexe a de spécifique. Chez les Hurons - Wendat, au Québec  -  mais aussi chez plusieurs peuples amérindiens de tradition matriarcale  -  c'est le Conseil des femmes qui élisait le chef de la communauté, un homme.

Et lorsque les femmes avaient leurs menstruations  -  comme on leur reconnaissait un pouvoir d'intuition plus grand au moment de leurs règles  -  elles étaient invitée à se joindre à la tente des femmes durant trois jours. Bien sûr, pour refaire leurs forces, mais aussi parce que la communauté comptait sur elles pour conseiller le clan sur les meilleurs décisions à prendre : était-ce le temps de faire les semences? de partir à la chasse?...

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Je trouve beaucoup de sagesse dans ces traditions, pourtant très anciennes, au moment où notre monde se cherche et crie son désarroi en se fabriquant tant de souffrances.
Des femmes et des enfants courent sous les bombes pendant que les hommes se font la guerre. Des femmes sont obligées par leur communauté de transmettre des pratiques traditionnelles aujourd'hui dépassées, qui ne font qu'entretenir la douleur et la soumission des femmes : comment concilier leur rôle de mère et celui de gardiennes de l'harmonie dans la communauté?...


Faire du neuf ensemble ?...

Oui, vite un monde où nous saurons trouver un autre équilibre entre les hommes et les femmes. Au point qu'il ne sera plus nécessaire de dédier une journée spécifique aux femmes...
...à moins qu'on en fasse une  Journée de la créativité entre les hommes et les femmes, tiens !
Imaginez une journée où les femmes et les hommes vont intervertir leurs rôles pour mieux comprendre ce que l'autre vit au quotidien, puis s'en parler après...  On pourrait appeler ça «Se donner un genre» : qu'en dites-vous ?...
J'ai proposé cette idée à Pierre-Paul et Lise, un couple de bons amis : avec un rire ébloui, Lise a vite proposé que ça dure toute l'année !
 

 

Publié le 2017/03/08 - 10:27  - 1 commentaire - 1 commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
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Dernière mise à jour: 7 février 2019