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Mesurer le degré d’islamophobie?  -  par l-Editeur

Et si on dressait la carte d’avancement de nos dialogues interculturels?...

« Au lieu de changer le monde,
nous pouvons créer un monde que nous n'aurons pas besoin de changer,
un monde vers lequel les gens vont tourner leur regard pour s’y éveiller.
Nous pouvons le faire par une simple respiration.
Mais nous devons la faire ensemble.»

Wes Annac

 

Une causerie stimulante

Hier soir, se tenait un agréable souper-rencontre avec la communauté musulmane : ‘Apprenons à nous connaître’, au Patro Roc-Amadour, à Québec. Nous avons pu entre autres écouter Monsieur Haroun Bouazzi, co-président de l'Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec. Il présentait le résultat de ses recherches et réflexions sur la laïcité, puis sur l’islamophobie.

Son analyse du sujet semble avoir porté sur plusieurs années. Elle lui a fait dresser une carte d’événements haineux à l’égard de la communauté musulmane à travers le Québec. Il en tire le point de vue qu’au Québec, il y aurait effectivement du racisme, de l’islamophobie. «Ça permet de comprendre, mais pas d’excuser…» conclut-il.

M. Bouazzi a invité les gens à intervenir suite à son exposé. J’aurais aimé prendre la parole, car plus sa présentation avançait, plus j’éprouvais un malaise, que j’avais du mal à me formuler à moi-même.

Après l’exposé, les participants ont été invités à s’associer dans les semaines qui viennent à une recherche pour amener plus loin la connaissance des faits entourant l’islamophobie, si j’ai bien compris.


Ma réflexion

J’entends mieux aujourd’hui ce que cette causerie m’a laissé comme émotion et réflexion. J’étais triste.

Oui, cette analyse, probablement honnête et même rigoureuse, me laissait en panne d’énergie. Je voyais déjà les médias sociaux, les radios et les journaux bas de gamme se faire un plaisir de la relayer, et surtout de l’amplifier. Je voyais des intégristes de tous horizons y trouver une occasion rêvée pour justifier leurs coups de gueule publics  -  que ce soient ceux qui se réclament de l’Islam, pour accuser avec force la société québécoise de racisme; ou ceux qui se réclament de la société québécoise et y trouvent de quoi justifier leur envie de barrer la porte à tous les immigrants. Un président américain d'actualité leur fournirait un excellent carburant par les temps qui courent…

Au fil des années j’ai appris que le fait de maintenir notre attention sur ce qu’on ne veut pas, même si c’est pour le changer, a toutes les chances d'amener au résultat contraire : on lui donne de l’énergie. «Ce à quoi on résiste persiste». Nous connaissons tous d’évidence le principe semence-récolte. Toutefois, nous ne sommes pas toujours conscients qu’entre nos deux oreilles il y a le jardin de la pensée et des émotions. Je crois qu’il y a là une loi de la vie, aussi bien dans l’expérience personnelle que collective.


L’action positive

M. Bouazzi a conclu avec justesse son exposé en invitant à des actions positives, favorables au dialogue :
- «Continuer d’aller vers l’autre»
- «S’approprier l’identité québécoise»  -  refuser de se laisser prendre dans le modèle nous-eux»
- «S’impliquer».

Il a aussi reproché à l’école québécoise d’avoir une attitude molle face au racisme, de ne pas former spécifiquement les jeunes face à l’islamophobie.


Quelques malaises à comprendre de part et d’autre

Je réfléchissais aux débats qui ont cours dans la société québécoise à propos des pratiques religieuses d’hier en sol québécois, ou des réactions d’insécurité qu’on entend de nos jours à l’égard de l’Islam  -  chez des gens qu'il ne viendrait pourtant pas à l’idée de taxer de racistes ou d’islamophobes.
Et plus je réfléchissais, plus je voyais des points communs à l’héritage de l’Islam et à l’héritage québécois issu du christianisme. À titre d’exemples :

- Des héritages religieux qui valorisent quelquefois la peur de Dieu, souvent la soumission aux élites religieuses. Et qui proposent un credo qu'ils aimeraient voir englober la vie entière  -  y compris le vêtement, la vie en société, et même l’univers politique.

- Des rapports hommes-femmes ambigus dictés par une phase patriarcale de la société, où l’homme a le plus souvent le beau rôle et se permet des libertés qu’il refuserait à sa propre compagne.

- Un ensemble de croyances et de codes de comportement qu’il faut comprendre dans le contexte de l’époque où les prophètes porte-parole les ont proposés, mais qui aujourd’hui apparaissent parfois anachroniques, compte tenu que l’humanité a atteint un niveau de conscience plus élevé, que les gens sont prêts à une plus grande autonomie.

- La persistance aujourd’hui de symboles religieux forts (le voile, le crucifix, le kirpan,…), qu’on souhaite conserver parce qu’ils nourrissent encore le sentiment d’appartenance à une communauté, mais qui ont de moins en moins de rapport avec la spiritualité réelle de chacun, car elle se vit aujourd'hui davantage dans la sphère du privé, et souvent à l’écart d’une institution religieuse.


Donner le droit à l’autre d’être vulnérable

Les malaises évoqués plus haut ne sont pas des réalités objectives, qu’il serait facile de mesurer, mais ils conditionnent de façon puissante les attitudes. Toute société a son cadeau à faire au monde. Mais chacune a aussi ses vulnérabilités où elle besoin de se sentir comprise, pour pouvoir en changer, passer à une plus grande maturité. Il importe de les connaître afin de comprendre certains réflexes des Québécois dits de souche, face aux influences externes  -  réflexes qui ne peuvent évoluer qu’avec le dialogue et le temps.

Pour la société québécoise, il y a une action décisive à mener, non mentionnées par M. Bouazzi : c’est celle d’inviter les Néo-québécois à découvrir l’histoire du Québec  -  ce qui leur fera mieux comprendre combien son contexte de survie collective dans cet océan humain qu’est l’Amérique du nord, a conditionné ses façons d’être, sa langue, ses valeurs …et aussi ses insécurités.

Oui les Québécois sont bienveillants, et c’est tout à leur honneur. Les gens issus de l'immigration avec qui j'ai un réel dialogue l'affirment, et c'est rare que j'en côtoie qui les taxeraient de racistes. Oui ils peuvent devenir méfiants lorsqu’on touche à certaines fibres où ils sont vulnérables  -  et ils ont besoin d’être compris là aussi. Cette méfiance s’active face à des gens et des groupes culturels qui les critiquent de l'extérieur sans leur manifester le désir de vivre quelque chose avec eux. Car alors ils menacent un équilibre encore précaire  -  et ça se traduit, oui, par une réticence à leur ouvrir la porte de leur cœur,  et de là l'accès au logement ou à l’emploi. C’est sans doute une immaturité de la part de la collectivité québécoise, mais tant qu’on n’a pas rejoint le cœur des Québécois dans ce défi original qu’ils portent, on risque d’activer cette écharde dans leur peau culturelle, et alors de retarder un vivre-ensemble harmonieux avec eux.


L’éducation des jeunes Québécois

Des cours actuels comme ‘Éthique et culture religieuse’ regorgent d’orientations et de pistes d’expériences magnifiques pour éveiller au vivre-ensemble, par surcroît dans un esprit très positif. J’ai eu l’occasion de côtoyer au Ministère de l’éducation quelques artisans de ces orientations : ils ont souvent remporté mon admiration. Si le support qu’on donne aux enseignants laisse à désirer, ça c’est un autre défi.

Je suis de ceux qui préconisent une présentation en classe la plus objective possible des courants culturels et religieux, en insistant non seulement sur les droits humains, mais aussi sur les responsabilités qui s’en suivent; sur les droits personnels, mais aussi collectifs.

Je ne crois plus à la valeur pédagogique de monter en épingle les inepties des uns et des autres, par exemple en dressant les contours de l’islamophobie  -  ce qui ne fait qu’activer un modèle du nous-eux que rejette pourtant M. Bouazzi.

Et si nous n’arrosions que les fleurs que nous voulons voir pousser? Les autres se faneraient peut-être d'elles-mêmes... L'approche d'annoncer plutôt que dénoncer semble improductive à court terme, mais combien plus gagnante à long terme, car elle énergise le coeur plutôt que de le décourager.


Avons-nous l'audace de valoriser l’esprit critique chez nos jeunes?  -  bien sûr, en leur apprenant à comprendre l’autre dans ses différences, et peut-être dans les défis qu'il a dû surmonter; en leur proposant un vrai contact avec lui, plutôt que de le juger ou de le stigmatiser à distance.  

Ce type de pensée critique, les adeptes d’une pensée intégriste la prendront toujours comme une forme de racisme et une insulte ...jusqu’à ce que des gens ouverts les aient à leur tour écoutés et compris dans leurs propres peurs, leur donnant alors accès à leurs aspirations profondes.

Je sais gré à M. Bouazzi de m'avoir permis de pousser plus avant cette réflexion.

 

Publié le 2017/03/13 - 13:49  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Autour de la Journée internationale des femmes  -  par l-Editeur

Parent-enfant_db_cw.jpg

8 mars : je lève mon verre aux femmes...
...et au féminin logé dans chacun des hommes


Quelle vision avez-vous gardée d'un vrai homme? d'une vraie femme?...

Que vous ont appris vos parents, votre groupe culturel là-dessus? Votre mère ou vos grands-mères avaient-elles leur mot à dire dans les décisions familiales? au sein des organismes de leur milieu?
Avez-vous vu votre père, vos grands-pères, prendre un enfant dans leurs bras? pleurer un deuil?...


Je lève mon verre aux femmes...

...À celles qui se lèvent et revendiquent le respect de ce qui porte la vie : aussi bien elles-mêmes que notre mère Terre..

...Aux femmes qui osent exercer leur pouvoir d'une façon féminine, dans la famille ou dans une entreprise. Et qui enseignent à leurs filles à se respecter et se faire respecter où qu'elles aillent.

...Aux femmes qui osent s'interposer dans leur communauté quand on leur demande d'exciser les fillettes, de s'exclure du clan quand elles ont leurs menstruations, ou de rejeter les adolescentes trafiquées pour le tourisme sexuel quand par bonheur elles arrivent enfin à revenir à leur village.
 

Papa-et-fils_rires.jpgEt je lève mon verre aux hommes...

...À ceux qui osent serrer leurs enfants sur leur poitrine, les corriger ou leur dire non avec bienveillance, et par moments osent pleurer leurs émotions ou demander pardon.

...Aux hommes qui font tout pour résoudre les conflits par la négociation et la conciliation, au prix même de perdre la face devant leurs pairs ou la communauté.

...Aux hommes qui ont le courage d'instaurer dans leur organisation des mécanismes favorables à l'égalité hommes-femmes, et qui déjà éveillent leurs enfants aux mêmes valeurs.

 

Quelles visions de la vie entretenez-vous?...

Mettons tout ça en perspective... Plusieurs enseignements spirituels considèrent que l'énergie masculine et l'énergie féminine, le yin et le yang, sont les deux grandes polarités de la vie. Leur combinaison apparaît essentielle à la survie d'une communauté humaine.

 Il semble bien que le masculin apporte le pilier, la stabilité, la volonté, la direction, tandis que le féminin apporte le mouvement, crée la vie, harmonise les relations à l'intérieur d'un groupe. Un proverbe résume ça  : «Le masculin cause et le féminin permet».

Nos psychologues affirment que tout être humain a en lui ces deux polarités, à des degrés différents : les hommes ne comprendraient pas les femmes s'ils n'avaient pas en eux-mêmes une bonne dose de féminin, et de la même façon les femmes ont leur part de masculin.
Vous l'avez vécu et observé : sans doute avez vous admiré des femmes et des hommes qui combinaient valeurs et force intérieure : telle mère montrait une façon bien féminine d'exercer son influence, tantôt sur les décisions de son conjoint, tantôt en entreprise pour motiver son équipe. Vous avez sans doute aussi connu des hommes qui savaient entraîner les troupes et fixer des limites sans recourir à la peur ou à la contrainte, ici auprès de leurs enfants, là avec leurs employés.
Oui, nous les hommes avons à découvrir nos façons masculines d'aimer, et les femmes leur manière féminine d'exercer le pouvoir.


Nous avons aussi à reconnaître qu'actuellement notre société québécoise -  voulant corriger les excès du passé où les rôles hommes-femmes étaient coulés dans le béton  -  en arrive à laisser croire que nous devrions  vivre des rôles indifférenciés. On parle plus que jamais de conciliation travail-famille: ce n'est pas vrai que toutes les femmes voudraient passer autant de temps sur le marché du travail, tout comme des hommes tournent en rond quand ils sont tout le temps au foyer. Combien de femmes avouent discrètement qu'elles aimeraient donner plus de priorité à accompagner leurs enfants, si ce n'était pas de la pression sociale, et qu'un trois-jours-semaine à l'extérieur leur permettrait un meilleur équilibre personnel et familial. Comme société, il nous faut trouver à mieux combiner égalité d'accès et reconnaissance d'aspirations différentes.

 

Un exemple culturel évocateur

Certaines sociétés nous ont fourni des exemples heureux : elles prouvent qu'on peut partager autrement les rôles entre les hommes et les femmes, et tenir compte de ce que chaque sexe a de spécifique. Chez les Hurons - Wendat, au Québec  -  mais aussi chez plusieurs peuples amérindiens de tradition matriarcale  -  c'est le Conseil des femmes qui élisait le chef de la communauté, un homme.

Et lorsque les femmes avaient leurs menstruations  -  comme on leur reconnaissait un pouvoir d'intuition plus grand au moment de leurs règles  -  elles étaient invitée à se joindre à la tente des femmes durant trois jours. Bien sûr, pour refaire leurs forces, mais aussi parce que la communauté comptait sur elles pour conseiller le clan sur les meilleurs décisions à prendre : était-ce le temps de faire les semences? de partir à la chasse?...

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Je trouve beaucoup de sagesse dans ces traditions, pourtant très anciennes, au moment où notre monde se cherche et crie son désarroi en se fabriquant tant de souffrances.
Des femmes et des enfants courent sous les bombes pendant que les hommes se font la guerre. Des femmes sont obligées par leur communauté de transmettre des pratiques traditionnelles aujourd'hui dépassées, qui ne font qu'entretenir la douleur et la soumission des femmes : comment concilier leur rôle de mère et celui de gardiennes de l'harmonie dans la communauté?...


Faire du neuf ensemble ?...

Oui, vite un monde où nous saurons trouver un autre équilibre entre les hommes et les femmes. Au point qu'il ne sera plus nécessaire de dédier une journée spécifique aux femmes...
...à moins qu'on en fasse une  Journée de la créativité entre les hommes et les femmes, tiens !
Imaginez une journée où les femmes et les hommes vont intervertir leurs rôles pour mieux comprendre ce que l'autre vit au quotidien, puis s'en parler après...  On pourrait appeler ça «Se donner un genre» : qu'en dites-vous ?...
J'ai proposé cette idée à Pierre-Paul et Lise, un couple de bons amis : avec un rire ébloui, Lise a vite proposé que ça dure toute l'année !
 

 

Publié le 2017/03/08 - 10:27  - 1 commentaire - 1 commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Après l'attentat de Québec, une vigile de solidarité lumineuse...  -  par l-Editeur

 

VigileSolidarite_AttentatQuebec_2017-01-30_w.jpg

« C’est pas comme ça
qu’on change le monde… »

Jean-Claude X, Québécois, ancien militaire

 

L'attentat a eu lieu il y a deux jours. Ce soir, des gens arrivent de partout, venus entourer la communauté musulmane éplorée par son drame.


Oubliant le froid, des familles avec leurs enfants... des gens qu'on entend parler arabe... des représentants politiques qui vont du maire de Québec au premier ministre du Canada... L'émotion monte de voir et de participer à cette marée humaine qui défile dans les rues du quartier Ste-Foy, à deux pas de la Grande mosquée. Dans un recoin du coeur, nous sommes fiers de participer comme à un moment sacré et porteur de promesses, sans trop savoir nommer l'émotion qui nous réunit.


Tout ce monde est venu entourer la communauté musulmane éplorée par son drame des derniers jours. Tandis que des jeunes allument et distribuent des bougies dans la nuit, certaines personnes qu'on devine de culture arabo-musulmane cherchent leurs mots pour exprimer le réconfort qu'elles ressentent à être entourées à ce point. Certains sur place, doublés des témoignages entendus sur les médias, expriment qu'ils sont heureux de vivre à Québec  -  les uns depuis 3, 20, 30 ans maintenant.


Beaucoup de silences habités nous réunissent...J'ai quand même saisi au vol et participé à des conversations quelque fois inattendues. Des gens commentent le drame qui les ébranle... Des jeunes musulmans répondent à des questions sur leur foi... Je devine que bien des Québécois se surprennent à vouloir mieux comprendre : islam, islamisme... Et que beaucoup, parmi les participants issus de l'immigration, ressentent cette bienveillance caractéristique des Québécois, empreinte de simplicité, qui cherchent avec pudeur à communiquer leur sympathie.


« N'importe où, mais pas à Québec !?... »

Demain chacun de nous rentrera au chaud dans sa maison. Aurons-nous questionné ce qui a permis qu'on en soit arrivé là ? Comment allons-nous emmagasiner l'énergie qui se dégage ce soir en un pareil rassemblement, pour guérir autant qu'enfanter notre avenir ensemble, afin que le drame qui nous réunit n'ait pas été inutile ?...


Nous sommes un peuple à la fois généreux et vulnérable. Dissoudre la peur et l'intolérance appelle autant un travail sur nous-mêmes qu'une recherche de nous ouvrir au monde. Ça se fait dans l'expérience, le contact réel, au pied de notre porte, et pas seulement dans la tête en écoutant les nouvelles.


Accueillir dans le concret...

Quelle sera notre réaction demain quand un parent ou un copain aura un propos qui dénigre un ressortissant du Moyen-Orient ?... Quand une personne portant barbe ou voile viendra solliciter un logement ou un emploi près de nous ? Qu'apprendront-nous à nos enfants sur la famille humaine ?... (1)   Laisserons-nous à d'autres de s'en charger ?...


...Mais aussi nous respecter nous-mêmes

En même temps, comment allons-nous affirmer nos valeurs et notre langue, qui font notre identité et notre originalité en Amérique ? À la fois personnellement et collectivement.

Trouverons-nous des accommodements  vraiment raisonnables et une protection du français, dénués de partisanerie politique, où la grande collectivité québécoise va se sentir respectée ? Là se loge aussi un sentiment de sécurité qui fait qu'on ne craint pas d'ouvrir son coeur et sa porte.


Khalil Gibran nous proposait une clé de compréhension de ce qui vient de se passer chez nous dans l'attentat, en le regardant d'un point de vue énergétique : « Une seule feuille ne jaunit jamais sans l'accord de tout l'arbre ». Et si nous inversions la phrase pour en faire un principe d'action ? : « Une seule feuille ne verdira jamais ...sans l'accord de chacun de nous.


Créer des occasions d'ouverture

C'est bien ce que semblent avoir compris Mohamed Soulami et son équipe d'Actions interculturelles, cités par le Devoir (2017-02-01). Ils ont entrepris d'inviter les citoyens de leur région à poser personnellement un geste d'ouverture quelconque : « Ça peut être un café entre un Québécois d'origine et une personne d'une communauté, un dîner communautaire..., peu importe. Ça va permettre de développer des amitiés et une harmonie au sein d'un immeuble résidentiel, dans une unité de voisinage. »


Quand le mot musulman  dans notre tête réveille spontanément le visage d'une personne qu'on aime, d'une famille qui nous est devenue sympathique, on a traversé le pont : on se sent de la même grande communauté québécoise, on devient à l'abri des ghettos et des extrémismes.

C'est bien aussi ce que nous avons entrepris, à Québec, avec le jumelage Cultures au coeur.  Bienvenue de vous joindre à nous !


Denis Breton


(1) Je vous suggère ce texte d'opinion remarquable : La culture religieuse à  l'école: une nécessité pour construire le vivre-ensemble

 

Publié le 2017/01/30 - 15:33  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Bonne fête Québec !  -  par Editeur

Drapeau-Quebec.jpg

« Il me reste... Il te reste... Il nous reste un pays... »

Une journée pour fêter ensemble... Et pas longtemps après nous demander ce qu'est devenu notre rêve collectif.
 

Je vous encourage à redécouvrir pour aujourd'hui cette chanson de Gilles Vigneault : nous l'avons fait à une récente soirée Cultures au coeur. La chanson a de la barbe ! (1973). À l'origine, certains n'y avaient vu qu'une promotion de l'indépendance politique du Québec.


Pourtant, Vigneault creuse beaucoup plus profond : dans notre sentiment d'appartenance à un peuple en croissance. Si nous le comparons à un arbre, c'est un peuple fait d'Autochtones à la racine, de Québécois à la souche et d'arrivants plus récents ...qui pour un moment 's'accrochent aux branches' ...jusqu'à se sentir pleinement Québécois à leur tour. Tout ce monde à l'intérieur d'un grand peuple qui devient planétaire et cherche aussi ses levers de soleil.



De quel pays rêvez-vous ?...

« ...Ce pays que je cherche au fond de moi... » nous dit Vigneault :  c'est actuellement toute notre société québécoise qui porte cette recherche. Quelles sortes de fleurs et de fruits notre arbre va-t-il produire pour la suite ?... Tout comme plein de musiques exotiques font désormais danser nos pieds; tout comme plein d'aliments exotiques viennent ajouter aux saveurs de notre table, trouvez-vous comme moi qu'il serait l'heure de métisser aussi certaines de nos visions du monde, certaines façons de nous relier ? ... Ça implique de dissoudre quelques peurs de l'autre, différent. Mais pour y arriver, d'oser d'abord prendre notre place au soleil chez nous, d'inviter le nouveau voisin à dire avec nous le bonheur en français dans cette terre d'Amérique...


BonneFeteQuebec.jpg« ...Un monde finit, un autre commence... » chantait récemment Vigneault. Le poème qui suit nous donnait il y a bien longtemps son état d'âme (Mon pays, 1964):


De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon

Et les humains sont de ma race

 

D'après une photo de la Centrale des Syndicats du Québec, dans Le Devoir


Pour l'instant, l'heure est à la danse, au jeu, à la bonne bouffe. Retrouvons le brillant dans nos yeux...
Bonne fête Québec !

 

Publié le 2016/06/24 - 13:52  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Hommage aux Premières Nations  -  par Editeur

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Aujourd'hui, 21 juin, Journée nationale des Autochtones au Canada.

J'aimerais aujourd'hui profiter de ce moment heureux pour dire, bien personnellement, un sincère merci aux gens de nos Premières Nations.


Leur héritage de sagesses millénaire devient progressivement le nôtre. Elles font un bout du chemin, en nous partageant leurs coutumes ancestrales. Nous faisons l'autre bout du chemin, en écoutant avec plus de sincérité les détresses auxquelles elles font face aujourd'hui, et en y trouvant des solutions socio-économiques et politiques.


Qu'est-ce qui me touche surtout chez les Indiens que je côtoie? Humm... Je pense spontanément à leur vision spirituelle de respect de la vie : ça me touche qu'ils se considèrent fils de la Terre mère plutôt que prédateurs d'une planète à siphonner. Leur respect des Aînés et leur sentiment de responsabilité envers leurs descendants me rejoint aussi. Tout comme j'admire leur pédagogie faite d'observation de la nature et de la pratique des Anciens. Je suis admiratif aussi devant leur culture du dialogue : à chaque occasion que j'ai eue de participer à un Cercles de parole avec eux, ils m'ont témoigné qu'à leurs yeux tous ont la même valeur, qu'il soit question d'exprimer son état d'âme, de mûrir des décisions qui concernent le clan, ou de résoudre des conflits qui épuisent l'énergie des personnes et déteignent sur la communauté.


Du côté douleur, j'en ai appris beaucoup sur la vaste tentative tentative de génocide que nos élites ont orchestrée à travers la création des réserves indiennes, les abus d'enfants dans les pensionnats, ou les enlèvements de femmes jamais retrouvées... Mais du coté bonheur, j'ai goûté à des rituels de purification amérindiens, appris de leurs connaissances ancestrales sur les plantes qui guérissent, et entendu comme une musique le fait qu'ici et là on ose à nouveau enseigner aux enfants leur langue maternelle amérindienne.


Oui, ce mouvement actuel croissant de libération de la parole chez les Premières Nations, doublé de nos rencontres de plus en plus fréquentes à travers toute sorte d'événements interculturels, me fait pousser un soupir de soulagement. Il y a plusieurs années déjà, j'étais intrigué par ce qu'on appelle la prophétie Maya, qui disait à peu près ceci : « Un temps viendra pour les Premières Nations de redonner au monde leurs sagesses... »  Dans ma tête, cette vision se complétait d'une autre : « ...et ce sera un lever de soleil guérisseur où elles retrouveront leur estime d'elles-mêmes. » Décidément, cette heure est arrivée.


Saviez-vous ça?...
Les Autochtones face à la différence d'orientation sexuelleMissionPaix2015_C_w.jpg

Pour illustrer quelque chose de ce lever de soleil, j'aimerais évoquer un recoin de la culture autochtone que j'ignorais moi-même jusqu'à tout récemment  -  probablement méconnu de la plupart des gens autour de moi. Il m'aura fallu la tuerie d'Orlando, ces semaines dernières, et des réactions d'exclusion sociale à l'égard des gais et transgenres pour que je découvre le rôle d'éclaireurs joué par les peuples autochtones dans ce domaine. Je laisse la parole à Natasha Kanapé Fontaine. C'est tiré de sa page Facebook :


«Dans plusieurs traditions et philosophies autochtones en Amérique du Nord, les LGBT étaient considéré.e.s comme des êtres humains ayant reçu deux esprits à la naissance: l'esprit féminin et l'esprit masculin dans le même corps. On les nommait les Deux-Esprits. Ils étaient alors immensément respectés, par leur double vision, leur pouvoir spirituel et leur don de conscience aiguë des choses visibles et invisibles. Chez certains clans, ils occupaient souvent des places importantes telles que celles de guides spirituels, de grands guérisseurs et de Tricksters [personnages humoristiques hautement spirituels]. Cette époque s'est révolue pour plusieurs avec la colonisation et le basculement de nos civilisations.


Aujourd'hui, plusieurs leaders et communautés autochtones, urbaines ou rurales, retournent à cette philosophie et travaillent à la revitaliser, parce qu'elle est plus semblable à notre mentalité qu'à celle de la société dominante. Elle permet également à ce que chacun.e puisse apporter à la collectivité pour pouvoir élever spirituellement et intellectuellement les individus, pour toujours mieux faire avancer la société, et assurer l'avenir aux générations futures, en honorant les générations précédentes.

Les LGBT sont celleux qui apportent l'équilibre dans le monde. S'attaquer à elleux, c'est s'attaquer à notre propre équilibre. »

 

Une occasion prochaine...

À propos de rapprochements, connaissez-vous la Mission de paix, qui se répète chaque année sur le fleuve St-Laurent depuis 8 ans, je crois ?  Un bande de joyeux canotiers  -  elle réunit des gens des Premières Nations et des Québécois d'autres origines  -  qui pagaie pendant 12 jours et fait halte à plusieurs endroits, invitant la population locale à se joindre à eux le temps d'un cercle de parole ou d'un repas informel.

Vous et moi pouvons aussi venir au devant de cette délégation pacifique, pour saluer son arrivée sur le rivage de Québec et même planter avec elle un arbre sur les Plaines d'Abraham, derrière le Musée des beaux-arts :

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La Mission de paix 2016 :
Du dimanche 26 juin : départ de Kahnawake (Montréal)
Au jeudi 7 juillet  : arrivée à Québec


Pour suivre la progression de jour en jour:
http://www.famillesdumonde.org/home/mission-de-paix

http://media.reseauforum.org/node/11117

 

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http://www.cpn.uqam.ca/fr/2016/evenements/conference-la-mission-de-paix

 

Denis Breton

 

Publié le 2016/06/21 - 15:09  - 1 commentaire - 1 commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Les réfugiés fuient justement le terrorisme  -  par L-Editeur

Refugies_Syrie_ImmigrationCanada.jpg

Crédit-photo: Immigration-Canada

 

« Qui prendra le temps
de donner du temps à ces gens
pour qui le temps s'est arrêté
dans le cri assourdissant des bombes ? »

Josée Blanchette, Le Devoir, 2015-12-11


La Syrie vit un génocide sous nos yeux : 300 000 morts, 2 millions de blessés, 4 millions de réfugiés, 11 millions de déplacés.*  Des gens d'une société moderne comme la nôtre, souvent très scolarisés, qui ont eu le tort de vouloir se libérer d'une dictature sanglante, doublée récemment de l'invasion de l'État islamique. Comment nous sentons-nous concernés ?...


Nos soirées-rencontre à l'Accorderie de Québec ont commencé à se pencher sur la question. L'intérêt est grandissant. Parcourez déjà notre compte rendu de la rencontre de novembre 2015.

Et une page à propos de l'accueil des réfugiés s'est récemment ajoutée dans notre site Cultures au coeur.  Elle vous propose de vous positionner personnellement face à ce mouvement de solidarité  -  qui promet d'apporter de l'oxygène à notre société par l'ouverture du coeur qu'il soulève.


Cette page suggère des organismes à contacter si on veut aider des réfugiés.

Elle propose en plus une petite liste pour réfléchir à la sorte d'aide qui correspondrait à notre sensibilité ou à nos moyens, qui d'ailleurs pourrait s'adresser à toute sorte de gens autres que des réfugiés s'ils vivent un besoin d'intégration sociale : Quelques façons d'aider : qu'aimeriez-vous faire ?...


La liste qui précède s'adresse à des gens de coeur.
Mais quoi proposer à des gens de peur ?... À ceux de notre entourage tentés de se laisser piéger par une question insidieuse : «...Et si se glissaient des terroristes parmi les réfugiés qu'on nous demande d'accueillir ?... ». Cette promotion de la peur est habilement orchestrées. Bien sûr, vous allez penser aux mouvements américains de refus des Musulmans. Mais qu'en est-il de ce que nous servent nos médias de masse, dans notre journal du matin ou notre téléjournal du soir ?...


Quelle est la réalité des migrants ?
Ici vous et moi pouvons aider, rassurer, en sensibilisant au contexte des migrants qui pourraient devenir réfugiés chez nous. Que cherchent les migrants de Syrie ou d'ailleurs ?  À trouver enfin un havre de paix quelque part. Ils risquent leur vie, les uns en payant chèrement un passeur qui les prend à bord d'un bateaux de fortune au péril de la mer. D'autres marchent des jours  - tenaillés par la faim, la soif, l'absence d'intimité et le froid de l'hiver qui arrive  -  souvent pour se faire refuser l'asile aux frontières d'un pays de transit.


Quelle est la possibilité d'une infiltration de des terroristes parmi eux ?... C'est une chose théoriquement possible, oui. Mais quel terroriste voudra se joindre à pareilles expéditions, sans bagages ni moyens de transporter une arme ou des explosifs, et sans aucune assurance de survivre ?... Se pourrait-il que les terroristes préfèrent des moyens plus sûrs et moins souffrants?... Se pourrait-il que les vrais terroristes soient ceux qui cherchent à alimenter la peur, et qu'eux soient déjà parmi nous, à contrôler nos médias de masse ?...


Si ceci est vrai, il n'y a pas de doute qu'une première aide à apporter autour de nous est de réconforter les gens de notre entourage. Simplement en parler, à partir du gros bon sens. Aider à ce qu'ils soient rassurés  -  ce qui alors peut leur faire décider, tout comme vous et moi, d'écouter leur coeur plutôt que la peur. Des petites magies de rencontres peuvent alors naître...


* Source des données : Nicolas Tenzer, Le grand renoncement... ou les États-Unis face au génocide syrien, Le Devoir, 12 février 2016.

Publié le 2015/12/12 - 12:50  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Je me suis pris à rêver...  -  par L-Éditeur

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Un grand Québécois vient de décéder : Jacques Parizeau. Les éloges fusent de toute part, aussi bien de ses amis que de ses adversaires politiques. Tous ont reconnu sa stature d'homme d'état, son intégrité, sa force intérieure... Et tout particulièrement le but qu'il a toujours visé  -  tout comme René Lévesque, fondateur du PQ : donner aux Québécois la fierté d'eux-mêmes.


Pour y arriver, Jacques Parizeau a créé des mécanismes de gestion modernes capables de nous amener à être « maîtres chez nous ». Nous lui devons par exemple la Caisse de dépôt, comme il avait contribué avec ses prédécesseurs à la nationalisation de l'hydro-électricité. Il nous a conduits aux portes de l'indépendance, ce moyen qu'il croyait nécessaire pour nous pousser à nous tenir debout et à croire en nous-mêmes.


En lisant ou en écoutant les commentaires dans les média, je me suis pris à rêver. Comme je l'avais fait, alors jeune étudiant, à cette époque qui s'est appelée notre Révolution tranquille. Je me souviens, nous participions à des rassemblements citoyens captivants. Nous étions portés par une ferveur, une émotion collective, je dirais. Nous recommencions à nous parler : dans le voisinage, au travail... Et même sur la rue avec des gens inconnus : nous avions l'impression de les connaître, puisque nous nous sentions avoir en commun quelque chose d'un grand projet humain... Nous recommencions à croire à tous les possibles.


Et depuis ?
Le temps passe. Les réactions chaleureuses à l'occasion du décès de Jacques Parizeau montrent bien que son rêve d'un peuple debout est aussi le nôtre, qu'il coule toujours dans nos propres veines, peu importent nos options politiques. Ce rêve a connu des soubresauts, nous ne savons plus comment le rêver, et pas encore comment le concrétiser. Pendant ce temps la planète se mondialise, et le Québec vit de grands changements. Les Néo-Québécois deviennent plus nombreux. Prêtez l'oreille : on entend parler espagnol à Gaspé et népalais à Québec... Et c'est heureux.


La génétique de nos ancêtres a été un puissant levier pour forger notre sentiment d'identité. Le voisinage des Premières Nations a façonné notre pacifisme. Nos hivers, nos forêts et nos espaces ont fait le reste. Tout ça a fait de nous un même peuple. Nous l'avons chanté avec Félix Leclerc, avec Gilles Vigneault, avec Beau dommage et d'autres poètes plus récents. Notre besoin d'être un peuple, besoin de reconnaître ce que nous avons d'unique de par notre histoire, est resté intact et plus que jamais nécessaire. Trop souvent nous nous sommes excusés d'être d'être nous, avons branlé à l'idée de prendre notre place. C'est l'heure de nous tenir debout ensemble, plus que jamais.


En même temps, vibre en moi la chanson Mon pays de Vigneault, qui nous amène plus loin encore : « ...Et les humains sont de ma race ». Avec la mondialisation qui avance à grand pas, et d'une façon si douloureuse ici et là, avec l'immigration croissante et bientôt un afflux de réfugiés comme nous n'en avons jamais connu encore, nous sommes pressés de conscientiser ce qui nous relie à la communauté humaine.


Se pourrait-il que notre rêve ressemble à un oignon prêt à se faire une nouvelle pelure, sans pour autant renier celles qui l'ont habillé jusqu'ici ? Nous avons marché sur le sentier qui convenait à nos souliers. Maintenant, ce sentier devient une autoroute. À ce qui nous ressemble, il est l'heure d'ajouter ce qui nous rassemble, à la mesure des défis d'aujourd'hui.


Refaire notre définition d'un peuple debout. Parmi nous, une communauté spirituelle que je découvre depuis peu, les Baha'i, en proposent une image : « La Terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens ». Il me semble qu'il y a là un double rendez-vous. D'abord convenir d'une priorité : revitaliser la Planète pendant qu'il est encore temps. À coup de paix par ici, à coup d'écologie par là. Et dans le même temps convenir d'une stratégie : cessons de cautionner nos gouvernants par nos silences, affirmons ensemble où nous voulons aller.


Décidément l'histoire n'a pas fini de s'écrire. Jacques Parizeau nous en laisse un exemple inspirant, qui vivra toujours dans notre mémoire.


Oui, je me prends à rêver...


Denis Breton
2015-06-05

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Publié le 2015/06/04 - 11:44  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Marcher deux lunes dans les mocassins de l'autre  -  par L\'Éditeur

Inukshuk_MichelineRoberge_P5240193.jpgUn article dans la presse de ce matin nous sensibilise aux « deux solitudes » qui se côtoient sur le terrain d'un nouveau projet d'Hydro-Québec :  « La cohabitation de travailleurs innus et non innus sur le chantier de La Romaine n'a pas contribué à rapprocher les deux communautés ». C'est le constat qu'a présenté à l'ACFAS, ces jours derniers, Alexia Desmeules du Département de géographie de l'UQAM. (1) L'article est intéressant autant pour mettre en évidence le défi culturel qui se joue sur ce chantier que pour souligner l'existence de pas bien réels faits pour rapprocher les deux communautés, blanche et indienne.


J'étais pensif en lisant l'article. Je me demandais quelles occasions il faudrait créer pour que les deux groupes puissent se parler de leurs visions respectives du développement ou du progrès... et surtout s'écouter ! Qu'est-ce qui amènerait chacune à reconnaître que les deux visions sont dignes d'intérêt, et sans doute complémentaires ? Plus loin même, essentielles  -  si nous voulons dissoudre peu à peu le sentiment de discrimination des Innus, tout comme la frustration des Blancs à percevoir les Indiens comme des privilégiés ?... Bien entendu, il faudra des concessions de part et d'autres. Long pas !... N'est-ce pas tout le défi évoqué par l'expression autochtone « ...Avoir marché dans tes mocassins » ?


Dans sa communication, la chercheure donne des preuves que c'est possible : elle évoque par exemple que les deux groupes ont une vision d'avenir positive du chantier de la Romaine, anticipant la possibilité de grossir la population locale et d'augmenter les redevances perçues par la communauté innu. Autre exemple : le fait que l'Association des gens d'affaires de la Minganie a été une création conjointe des Innus et des Blancs.


Mais ces pas sont fragiles s'ils ne sont que de la tête : on peut dorer son image publique sans pour autant se rapprocher. Je me dis qu'il faut des points d'appui plus solides, plus réels. Ce n'est pas tout le monde qui cherche à trouver ces bases dans une vision citoyenne ou même spiritualiste. Où alors les trouver, sinon dans des moments de loisir ensemble en marge du chantier, par simple plaisir de vivre ? L'autre n'est pas menaçant, et même qu'on a ri ensemble. N'est-ce pas ce que font nos enfants dans leurs carrés de sable, puis dans leurs cours d'école ?


Et là une étincelle peut se produire. Essayons d'en suivre la trajectoire de plus près. Quand j'ai contacté l'autre en chair et en os, quand j'ai vu ses enfants jouer avec les miens, tiens... : je me surprends à penser à ces gens-là au moment où je m'y attends le moins : ils m'habitent un peu... Peut-être avons-nous accordé deux instruments de musique, et nous nous sommes découvert quelques soifs communes. Ils existent pour moi. Tiens, tiens... et je me mets à les trouver beaux même dans leur différence.


Ceux qui auront goûté à cette étincelle voudront peut-être se revoir. Peut-être même vont-ils trouver une certaine confiance, doublée d'une bouffée d'énergie, pour proposer à leur groupe d'appartenance des initiatives plus formelles en direction d'un rapprochement qui va plus loin.


Après un temps, on finit par regarder en arrière et à s'étonner ensemble du chemin parcouru. Magie de l'être humain...


(1) Le Devoir, 2015-05-28


Denis Breton
2015-05-28

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Publié le 2015/06/03 - 12:10  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
La Journée nationale des Patriotes  -  par L\'Éditeur

 

Inukshuk_MichelineRoberge_P5240193.jpgUn lundi férié au Québec : pourquoi donc ?...

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Photo: Site du MNQ      

L'événement, en résumé

« La Journée nationale des patriotes est un jour férié et chômé au Québec le lundi qui précède le 25 mai de chaque année. Instaurée en novembre 2002 et célébrée pour la première fois en mai 2003, cette journée vise à « souligner l'importance de la lutte des patriotes de 1837-1838 (Rébellion des Patriotes) pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l'établissement d'un gouvernement démocratique ». Avant 2003, le lundi précédant le 25 mai de chaque année était la Fête de Dollard, instituée dans les années 1920 afin de concurrencer la fête de la Reine célébrée ailleurs au Canada. »  -  Source: Site Wikipedia

 

Un peu d'histoire

Le site du Mouvement national des Québécoises et Québécois fournit un aperçu intéressant du parcours historique et courageux qui a conduit à marquer aujourd'hui cette journée à notre calendrier collectif, où s'est illustré par exemple Louis-Joseph Papineau.


Il s'agit d'un événement d'affirmation de l'identité du peuple québécois  -  et plus largement des communautés francophones au Canada  -  immergés dans l'univers anglo-saxon d'Amérique et soumis à des pressions constantes tendant à les assimiler.


En fait, le parcours des Patriotes revêt un caractère beaucoup plus large : il correspond à une mobilisation collective en faveur de valeurs universelles, comme par exemple le refus du racisme et du colonialisme.

« La lutte patriote montre également que la défense des droits démocratiques est parfaitement compatible avec la promotion d’une identité culturelle distincte en Amérique; que l’avancement des droits de la majorité peut s’inscrire dans le respect des différences. »


Le patriotisme, démodé ?

À l'heure où tant de peuples vivent des turbulences majeures et que les migrants sur leurs bateaux à la dérive ne se content plus, devrions-nous laisser le patriotisme de côté ?


Hum..., pas si sûr. Vous avez déjà observé, sûrement, un enfant à qui on demande de partager son espace de jeu et ses jouets : il faut le réconforter : « rassure-toi, tu ne perdras pas ta place... »


J'ai la conviction que la dynamique d'un peuple est la même que celle d'une personne : pour accueillir l'autre, il faut avoir l'estime de soi-même, se sentir en sécurité. Sinon c'est la crainte d'être envahi qui prendra le dessus.

Si nous voulons faire une place parmi nous à ceux qui nous demandent asile, nous avons besoin de puiser dans la fierté de nous-mêmes assez d'énergie pour leur exprimer « Nous sommes de la même famille humaine, venez... »  Le besoin de nous redire à nous-même notre parcours, en plus de le faire connaître à ceux qui se joignent à nous.

 

Denis Breton
2015-04-13

 

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Publié le 2015/06/03 - 12:06  - 2 commentaires - 2 commentaires - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
Des cadeaux qui dérangent, aussi...  -  par L\'Éditeur

 

Inukshuk_MichelineRoberge_P5240193.jpgJ'écrivais précédemment que nombre de personnes issues de l'immigration me font envie par leur courage et leur ténacité de vivre. Mais il y a d'autres cadeaux de leur part que je n'ai pas pu reconnaître tout de suite. Des cadeaux qui m'ont mis en combat dans ma tête : à propos de ma façon d'être, tantôt comme personne, tantôt comme peuple.

Il s'appelle Amid. Il y a deux ans, il déménageait dans ma rue avec sa famille récemment immigrée. Un samedi matin, pendant que tout mon petit monde dormait, j'ai eu envie de lui écrire ce mot.


« Bonjour Amid,


Vous vous souvenez, l''hiver passé, ce matin de tempête ? J'étais en retard pour le travail, ma voiture embourbée dans la neige devant la maison. Vous êtes sorti de chez vous avec une pelle, et sans un mot vous m'avez dépanné. Sur votre visage un large sourire : ''Je m'appelle Amid..., et vous ?...''   Quelques temps après, j'ai su que ma fille côtoyait l'une des vôtres à l'école. Et même que nos conjointes s'étaient trouvées à l'épicerie ensemble. Puis, je vous ai aussi vu sortir de chez vous en donnant le bras à une dame âgée; on m'a dit que c'est votre belle-mère et qu'elle habite chez vous.


Vous ne vous en doutez pas, mais ce que je sais de vous m'a bousculé. J'avoue que j'avais certains jugements par rapport au pays d'où vous venez. Vous côtoyer m'a fait réaliser combien, ici, nous organisons la vie pour garder notre indépendance les uns des autres : laisser chacun vivre sa vie, ne rien devoir au voisin. On nous dit généreux, mais souvent distants; humains, mais avec un petit côté farouche. C'est vrai. À une couple d'occasions je vous ai vu en action, vous me semblez fonctionner avec le coeur : ça me repose de mon décor où tant de choses sont planifiées à partir de la tête. Votre souplesse me parle de mes raideurs. C'est curieux, souvent quand je vous croise, juste un salut et je continue mon chemin. Des fois j'aurais pourtant envie de m'arrêter...


Vous ne vous en doutez pas, mais dimanche dernier j'ai eu un long moment pensif, qui m'a ramené à vous. Je venais de rendre visite à ma mère : elle habite dans une résidence pour aînés en perte d'autonomie. Là j'ai vu là des gens seuls dans leur chaise; on m'a dit qu'ils n'avaient pas souvent de visite. Je repassais dans ma tête le film d'une semaine : nous courons pour aller au travail, pour amener nos enfants à la garderie; nous échangeons des textos peu engageants avec des gens qui courent eux aussi. Une vie compartimentée. J'ai eu tout d'un coup le sentiment que nous échangeons le sens pour la performance. C'est à ce moment que vous m'êtes revenu en tête. Vous m'avez l'air de vivre un peu différemment.


En fait, je voulais juste vous dire merci d'habiter dans ma rue... »



Je relis mon mot : il est toujours dans mon sac. Qu'est-ce que j'en fais ?...

 

Denis Breton
2015-04-18

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Publié le 2015/06/03 - 11:59  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir ? Ajouter le vôtre ?   | Prévisualiser...   Imprimer...   | Haut
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Dernière mise à jour: 7 février 2019