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Des informations entourant nos activités d'animation, et leur reportage. Nous les menons en partenariat avec l'Accorderie de Québec.
Des illustrations de coutumes, de visions et de réalisations porte-bonheur tirées de nos héritages culturels - qu'ils soient amérindiens, québécois de souche ou québécois d'adoption - et aussi d'un peu partout à travers le monde.
Des suggestions aux nouveaux arrivants pour les guider vers des ressources à Québec, utiles à leur intégration.
Des témoignages de gens sur leur vécu de l'immigration ou leur expérience de l'accueil.
Un blogue, où nous proposons des points de vue citoyens sur des sujets d'actualité interculturelle.
Cette initiative s'est créée pour partager les saveurs de nos diversités.
Laissez-vous poser les questions qui suivent:
«Qu'avez-vous d'unique dont je me priverais à ne pas vous connaître?...»
«Quelles sont vos soifs d'humanité qui ressemblent aux miennes?...»
«Que diriez-vous qu'on les mette ensemble pour créer du neuf? Au pied de notre porte, dans la communauté plus large?...»
Quand nous entendons quelqu'un d'une autre culture nous confier «je me sens chez nous, ici...», le brillant dans son regard met du brillant à nos yeux aussi: le coeur vient de gagner une manche. C'est notre plus belle récompense.
Pour en savoir plus sur l'origine de notre initiative et son orientation.
Bienvenue de venir y jouer avec nous !
Denis Breton
initiateur du projet, éditeur du site
en équipe avec des passionnés d'interculturel : Pierre-Paul, Emilio, Christiane, Guillaume et d'autres encore...
«Mon pays d'amour, je te cherche partout...» dit la magnifique chanson «La langue de nos âmes», présentée tout récemment dans une Nouvelle du site Cultures au coeur.
Se chercher un pays: n'est-ce pas un rêve progressif de tous les peuples: comme des adolescents, se retailler un vêtement à la mesure de leur stature et de leurs mouvements d'aujourd'hui?...
Pensons au rêve de tous ceux qui ont foulé notre sol, qu'on appelle aujourd'hui le Québec: nos Premières nations, venues d'Asie... nos premiers colons, venus d'Europe... Les Quécois de la Révolution tranquille...Et de date plus récente nos migrants, venus de Colombie, d'Haiti, du Bouthan, ou de Syrie...
Aujourd'hui, les images d'espoir de milliers de gens traversant le Mexique à pied éclatent sur nos écrans de télévision et d'ordinateurs.
Qu'en ferons-nous? Leur cri saura-t-il nous rejoindre?... Nous sentirons-nous concernés davantage qu'aux nouvelles du soir sur nos téléviseurs?...
Aider des gens à revenir chez eux... En aider d'autres à se faire un chez-eux parmi nous...Faire pays à notre taille d'aujourd'hui... Ça va nous demander de refuser d'avoir peur des autres, de nommer plus que jamais ce que nous avons en commun comme être humains.
Ce chantier d'avenir est déjà commencé, nous sommes en marche de créer un nouveau sentiment d'appartenance planétaire. Nous nous sentons à l'étouffée dans des frontières façonnées pour hier.Comment pourrions-nous en faire éclater quelques-unes au cours de la prochaine année?...
Les rêves d'une collectivité ne sont pas différents des rêves que font les milliers de personnes qui la composent. J'ai éclairé ailleurs les contours de la visualisation créatrice: Visualiser un «déjà là». J'y crois beaucoup, personnellement. Peut-être aimerez-vous y jeter un coup d'oeil, écouter de l'intérieur ce qu'elle vous suggère pour la prochaine année de notre communauté humaine...
Avec tous ceux et celles qui contribuent à faire de l'expérience Cultures au coeur un foyer de rapprochements créatifs, je nous souhaite un 2019 à la hauteur de nos soifs les plus souterraines,
Denis Breton
«Mon pays d'amour, je te cherche partout...» dit la magnifique chanson «La langue de nos âmes», présentée tout récemment dans une Nouvelle du site Cultures au coeur.
Se chercher un pays: n'est-ce pas un rêve progressif de tous les peuples: comme des adolescents, se retailler un vêtement à la mesure de leur stature et de leurs mouvements d'aujourd'hui?...
Pensons au rêve de tous ceux qui ont foulé notre sol, qu'on appelle aujourd'hui le Québec: nos Premières nations, venues d'Asie... nos premiers colons, venus d'Europe... Les Quécois de la Révolution tranquille...Et de date plus récente nos migrants, venus de Colombie, d'Haiti, du Bouthan, ou de Syrie...
Aujourd'hui, les images d'espoir de milliers de gens traversant le Mexique à pied éclatent sur nos écrans de télévision et d'ordinateurs.
Qu'en ferons-nous? Leur cri saura-t-il nous rejoindre?... Nous sentirons-nous concernés davantage qu'aux nouvelles du soir sur nos téléviseurs?...
Aider des gens à revenir chez eux... En aider d'autres à se faire un chez-eux parmi nous...Faire pays à notre taille d'aujourd'hui... Ça va nous demander de refuser d'avoir peur des autres, de nommer plus que jamais ce que nous avons en commun comme être humains.
Ce chantier d'avenir est déjà commencé, nous sommes en marche de créer un nouveau sentiment d'appartenance planétaire. Nous nous sentons à l'étouffée dans des frontières façonnées pour hier.Comment pourrions-nous en faire éclater quelques-unes au cours de la prochaine année?...
Les rêves d'une collectivité ne sont pas différents des rêves que font les milliers de personnes qui la composent. J'ai éclairé ailleurs les contours de la visualisation créatrice: Visualiser un «déjà là». J'y crois beaucoup, personnellement. Peut-être aimerez-vous y jeter un coup d'oeil, écouter de l'intérieur ce qu'elle vous suggère pour la prochaine année de notre communauté humaine...
Avec tous ceux et celles qui contribuent à faire de l'expérience Cultures au coeur un foyer de rapprochements créatifs, je nous souhaite un 2019 à la hauteur de nos soifs les plus souterraines,
Denis Breton
Québec est-il pour vous un héritage?... une nouvelle étape de vie?...
Vous êtes déjà en contact avec une personne de culture différente de la vôtre, ou vous aimeriez l'être?...
Que diriez-vous, ensemble, de dire en photo ce que vivre à Québec représente pour chacun de vous?...
Voici un projet tout simple, porte-bonheur.
Les inscriptions ont débuté.
Vous pouvez vous inscrire à deux — d'origines culturelles différentes! — ou vous inscrire en solo, alors nous vous proposerons quelqu'un pour faire équipe avec vous.
Pour vous inscrire, ou obtenir plus d’information:
Contactez Myriam Loudahi au 581-748-4756. Ou par courriel:
info@associationgrandir.com
Pour en savoir plus sur Association Grandir
Québec est-il pour vous un héritage?... une nouvelle étape de vie?...
Vous êtes déjà en contact avec une personne de culture différente de la vôtre, ou vous aimeriez l'être?...
Que diriez-vous, ensemble, de dire en photo ce que vivre à Québec représente pour chacun de vous?...
Voici un projet tout simple, porte-bonheur.
Les inscriptions ont débuté.
Vous pouvez vous inscrire à deux — d'origines culturelles différentes! — ou vous inscrire en solo, alors nous vous proposerons quelqu'un pour faire équipe avec vous.
Pour vous inscrire, ou obtenir plus d’information:
Contactez Myriam Loudahi au 581-748-4756. Ou par courriel:
info@associationgrandir.com
Pour en savoir plus sur Association Grandir
Boucar Diouf accueille à sa table des Québécois d'adoption qui vont vous en parler. Ils originent de la Colombie, du Sénégal, du Liban, d'Haiti, du Vietnam, Syrie, Israël, Corée du Sud ...et d'ailleurs encore.
Du chaud dans notre froidure, des fou-rires et de l'exotisme... de quoi réunir à la même table le cadeaux qu'ils nous ont fait d'eux-mêmes et de leurs traditions :
https://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/societe/1426/monpremiernoelaucanada
L'équipe Cultures au coeur
Boucar Diouf accueille à sa table des Québécois d'adoption qui vont vous en parler. Ils originent de la Colombie, du Sénégal, du Liban, d'Haiti, du Vietnam, Syrie, Israël, Corée du Sud ...et d'ailleurs encore.
Du chaud dans notre froidure, des fou-rires et de l'exotisme... de quoi réunir à la même table le cadeaux qu'ils nous ont fait d'eux-mêmes et de leurs traditions :
https://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/societe/1426/monpremiernoelaucanada
L'équipe Cultures au coeur
Noël et l'An nouveau célèbrent notre rêve d'une fraternité universelle.
En guise de nos meilleurs voeux, voici une création collective réalisée à Québec.
Vous trouvez les paroles à la suite de la vidéo.
Laissez-vous toucher par cette chanson: vous l'entendrez se fredonner toute seule dans votre tête!...
Pour ne pas oublier, je me souviens
Likaï la anza wa atadzakal (mêmes paroles en arabe)
Cho fa te va ta va tso ma ni (mêmes paroles en kaya)
Mon pays d’amour, je te cherche partout
Je te vois dans tous les yeux et dans chaque jour
Nous sommes partis sans joie, fuyant la guerre là-bas
Pour arriver sous la neige et dans le froid
Y aura-t-il quelqu’un pour nous tendre les bras
Nous venons de loin, chacun porte son histoire
Du Maroc, du Rwanda, du Myanmar
Congo, Algérie, Québec ou Syrie Ensemble nous sommes ici
Par delà les océans ils arrivent Avec leurs enfants pour unique valise
Ils ont quitté leurs maisons pour les mêmes raisons
Celles qui font que le monde ne tourne pas rond
Moi qui est ici, je t’accueille sous mon toit Il me manque parfois les mots
Pour te dire comme il le faut Que cette terre en partage
Elle est à tous et sans barrage Elle s’offre à nous en héritage
Pour ne pas oublier, je me souviens
Likaï la anza wa atadzakal
Cho fa te va ta va tso ma ni
La langue de nos âmes raconte le parcours d'intégration de ces réfugiés venus de Syrie, du Congo et du Myanmar. Elle se veut également un appel à l'inclusion, à l'ouverture et au partage, au-delà des différences ethniques, culturelles ou religieuses.
Le 15 novembre 2018, À l'occasion de la 16e Semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI), la Faculté de musique de l'Université Laval nous présentait l'aboutissement de ce projet de recherche et de médiation culturelle dont elle a eu l'initiative.
Son but: rendre compte à quel point la musique peut contribuer à l'intégration de nouveaux arrivants au sein de la société québécoise.
La Société Radio-Canada en a tiré ce reportage.
Pierre-Paul Racicot, un pilier de Cultures au coeur, s'est impliqué tout au long du projet. Il s'est montré enchanté de la démarche, témoignant qu'elle a débouché sur des contacts interculturels qui se poursuivent encore.
Noël et l'An nouveau célèbrent notre rêve d'une fraternité universelle.
En guise de nos meilleurs voeux, voici une création collective réalisée à Québec.
Vous trouvez les paroles à la suite de la vidéo.
Laissez-vous toucher par cette chanson: vous l'entendrez se fredonner toute seule dans votre tête!...
Pour ne pas oublier, je me souviens
Likaï la anza wa atadzakal (mêmes paroles en arabe)
Cho fa te va ta va tso ma ni (mêmes paroles en kaya)
Mon pays d’amour, je te cherche partout
Je te vois dans tous les yeux et dans chaque jour
Nous sommes partis sans joie, fuyant la guerre là-bas
Pour arriver sous la neige et dans le froid
Y aura-t-il quelqu’un pour nous tendre les bras
Nous venons de loin, chacun porte son histoire
Du Maroc, du Rwanda, du Myanmar
Congo, Algérie, Québec ou Syrie Ensemble nous sommes ici
Par delà les océans ils arrivent Avec leurs enfants pour unique valise
Ils ont quitté leurs maisons pour les mêmes raisons
Celles qui font que le monde ne tourne pas rond
Moi qui est ici, je t’accueille sous mon toit Il me manque parfois les mots
Pour te dire comme il le faut Que cette terre en partage
Elle est à tous et sans barrage Elle s’offre à nous en héritage
Pour ne pas oublier, je me souviens
Likaï la anza wa atadzakal
Cho fa te va ta va tso ma ni
La langue de nos âmes raconte le parcours d'intégration de ces réfugiés venus de Syrie, du Congo et du Myanmar. Elle se veut également un appel à l'inclusion, à l'ouverture et au partage, au-delà des différences ethniques, culturelles ou religieuses.
Le 15 novembre 2018, À l'occasion de la 16e Semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI), la Faculté de musique de l'Université Laval nous présentait l'aboutissement de ce projet de recherche et de médiation culturelle dont elle a eu l'initiative.
Son but: rendre compte à quel point la musique peut contribuer à l'intégration de nouveaux arrivants au sein de la société québécoise.
La Société Radio-Canada en a tiré ce reportage.
Pierre-Paul Racicot, un pilier de Cultures au coeur, s'est impliqué tout au long du projet. Il s'est montré enchanté de la démarche, témoignant qu'elle a débouché sur des contacts interculturels qui se poursuivent encore.
J'ai pris connaissance de votre projet d'échange sur votre site internet. Sans en connaître plus que ce que vous avez initié sur votre site, je trouve votre initiative amballante et porteuse d'avenir. Les valeurs d'accueil , de solidarité et d'entraide des Québécois feront sûrement un succès de votre projet pour amener les citoyens et citoyennes de la région à accuellir l'autre, d'où qu'il soit, tel qu'il est , sans jugement et avec ouverture d'esprit.
Vous avez là une initiative qui mérite d'être appuyée.
Québec
J'allais écrire un billet en réaction à la crainte exprimée par François Legault que l'immigration amènent nos petits-enfants à délaisser le français.
Mais je trouve aujourd'hui dans le Devoir un article de Robert Dutrisac qui dit meux encore ce que j'aurais aimé dire:«Ne blâmons pas les immigrants pour la précarité du français».
J'ai toujours pensé que nous devrions avoir le courage d'appliquer la Loi 101 aux moyennes entreprises. Aussi que nous perdons une belle chance de répondre à nos besoins régionaux - en assurant du même coup aux immigrants une intégration harmonieuse - par le fait de tarder à régionaliser l'immigration au Québec. Quel dommage que nous laissions les trois quarts des gens qui s'amènent venir grossir la population de la région de Montréal, ce qui ne fait que consolider le multi-culturel qui souvent ghettoïse, alors que notre mentalité au Québec est d'instaurer l'inter-culturel, qui intègre les arrivants à la population d'ensemble et amène notre communauté à se métisser en douce pour que tout le monde y trouve son compte. Car nos méfiances à l'égard des immigrants, lorsqu'elle existe, est bien liée à la crainte d'avoir à changer nous-mêmes.
Ceci dit, je crois plus encore au coeur qu'aux lois et règlements, qu'aux critères de sélection ou même qu'aux incitatifs financiers pour nous attacher les immigrants, s'il est vrai que notre attente est que ça leur paraisse naturel de parler français parmi nous. Si on ne voit bien qu'avec le coeur - disait le Petit Prince - on n'apprivoise bien qu'avec le coeur aussi. C'est dans l'accueil bienveillant, dans l'audace d'entrer en relation directe et dans la marche patiente à comprendre l'autre dans ses valeurs et son histoire que peut le mieux prendre racine ce que nous attendons des nouveaux arrivants. Et c'est dans l'audace d'affirmer qui nous sommes et ce que nous voulons collectivement devenir, plutôt que de laisser les événements ou d'autres niveaux de pouvoir influencer le cours des choses. Les nouveaux arrivants se sentiront en plus grande sécurité pour nous ouvrir leur coeur à leur tour.
Il est toujours temps: il n'en tient qu'à nous...
Denis Breton
J'allais écrire un billet en réaction à la crainte exprimée par François Legault que l'immigration amènent nos petits-enfants à délaisser le français.
Mais je trouve aujourd'hui dans le Devoir un article de Robert Dutrisac qui dit meux encore ce que j'aurais aimé dire:«Ne blâmons pas les immigrants pour la précarité du français».
J'ai toujours pensé que nous devrions avoir le courage d'appliquer la Loi 101 aux moyennes entreprises. Aussi que nous perdons une belle chance de répondre à nos besoins régionaux - en assurant du même coup aux immigrants une intégration harmonieuse - par le fait de tarder à régionaliser l'immigration au Québec. Quel dommage que nous laissions les trois quarts des gens qui s'amènent venir grossir la population de la région de Montréal, ce qui ne fait que consolider le multi-culturel qui souvent ghettoïse, alors que notre mentalité au Québec est d'instaurer l'inter-culturel, qui intègre les arrivants à la population d'ensemble et amène notre communauté à se métisser en douce pour que tout le monde y trouve son compte. Car nos méfiances à l'égard des immigrants, lorsqu'elle existe, est bien liée à la crainte d'avoir à changer nous-mêmes.
Ceci dit, je crois plus encore au coeur qu'aux lois et règlements, qu'aux critères de sélection ou même qu'aux incitatifs financiers pour nous attacher les immigrants, s'il est vrai que notre attente est que ça leur paraisse naturel de parler français parmi nous. Si on ne voit bien qu'avec le coeur - disait le Petit Prince - on n'apprivoise bien qu'avec le coeur aussi. C'est dans l'accueil bienveillant, dans l'audace d'entrer en relation directe et dans la marche patiente à comprendre l'autre dans ses valeurs et son histoire que peut le mieux prendre racine ce que nous attendons des nouveaux arrivants. Et c'est dans l'audace d'affirmer qui nous sommes et ce que nous voulons collectivement devenir, plutôt que de laisser les événements ou d'autres niveaux de pouvoir influencer le cours des choses. Les nouveaux arrivants se sentiront en plus grande sécurité pour nous ouvrir leur coeur à leur tour.
Il est toujours temps: il n'en tient qu'à nous...
Denis Breton
J’ai récemment commenté dans un billet du site le débat entourant la sortie de la pièce de théâtre SLAV, de Robert Lepage, qui portait sur l’esclavage des Noirs. Les opposants lui reprochaient une représentation insuffisante des Noirs parmi les acteurs.
Personne n’a vu venir que le projet de production artistique Kanata, une autre oeuvre impliquant Robert Lepage, déclencherait elle aussi un débat entre la liberté inhérente à la création artistique et ce que certains s'empressent d'appeler une appropriation culturelle - cette fois autour de l'histoire douloureuse des Premières nations chez nous.
J’ai beaucoup aimé une lettre que Dominic Champagne adressait au journal Le Devoir sur le sujet.
Avant de donner son point de vue sur le débat entourant Kanata, il y commente les efforts qu'a faits Samuel de Champlain au début de la colonie française d’Amérique afin que le Nouveau monde soit le lieu d’une rencontre harmonieuse entre les peuples - une vision qui a largement coloré jusqu'à nos jours la cohabitation entre les populations autochtones et les descendants des colons français :
Voici un extrait de la lettre:
«On raconte qu’à sa première rencontre avec les autochtones de ce pays, à Tadoussac, Samuel de Champlain, qui, comme espion de Henri IV, avait connu les comportements atroces des Espagnols envers les premières nations d’Amérique du Sud, a voulu éviter que ne se reproduise ici, au nord, les brutalités motivées par la conquête matérielle et l’intolérance religieuse.
C’est donc sans armes, les bras ouverts, qu’il s’est présenté aux Innus réunis à l’embouchure du fleuve aux grandes eaux et du Saguenay, avec le rêve que ce Nouveau Monde puisse être le lieu d’une rencontre fraternelle entre les peuples, loin de l’esprit des guerres de religion qui venaient d’empester le Vieux Continent. Que la quête de l’harmonie puisse tenir lieu de loi, que l’on puisse cohabiter sur ce territoire sans esprit de conquête ou de domination, mais avec le monde en partage.(...)»
La pièce de théâtre Kanata ne verra pas le jour. Il serait intéressant d'imaginer ce qu'en aurait fait Samuel de Champlain...
La lettre complète de Dominic Champagne dans l’édition Internet du Devoir.
Denis Breton
J’ai récemment commenté dans un billet du site le débat entourant la sortie de la pièce de théâtre SLAV, de Robert Lepage, qui portait sur l’esclavage des Noirs. Les opposants lui reprochaient une représentation insuffisante des Noirs parmi les acteurs.
Personne n’a vu venir que le projet de production artistique Kanata, une autre oeuvre impliquant Robert Lepage, déclencherait elle aussi un débat entre la liberté inhérente à la création artistique et ce que certains s'empressent d'appeler une appropriation culturelle - cette fois autour de l'histoire douloureuse des Premières nations chez nous.
J’ai beaucoup aimé une lettre que Dominic Champagne adressait au journal Le Devoir sur le sujet.
Avant de donner son point de vue sur le débat entourant Kanata, il y commente les efforts qu'a faits Samuel de Champlain au début de la colonie française d’Amérique afin que le Nouveau monde soit le lieu d’une rencontre harmonieuse entre les peuples - une vision qui a largement coloré jusqu'à nos jours la cohabitation entre les populations autochtones et les descendants des colons français :
Voici un extrait de la lettre:
«On raconte qu’à sa première rencontre avec les autochtones de ce pays, à Tadoussac, Samuel de Champlain, qui, comme espion de Henri IV, avait connu les comportements atroces des Espagnols envers les premières nations d’Amérique du Sud, a voulu éviter que ne se reproduise ici, au nord, les brutalités motivées par la conquête matérielle et l’intolérance religieuse.
C’est donc sans armes, les bras ouverts, qu’il s’est présenté aux Innus réunis à l’embouchure du fleuve aux grandes eaux et du Saguenay, avec le rêve que ce Nouveau Monde puisse être le lieu d’une rencontre fraternelle entre les peuples, loin de l’esprit des guerres de religion qui venaient d’empester le Vieux Continent. Que la quête de l’harmonie puisse tenir lieu de loi, que l’on puisse cohabiter sur ce territoire sans esprit de conquête ou de domination, mais avec le monde en partage.(...)»
La pièce de théâtre Kanata ne verra pas le jour. Il serait intéressant d'imaginer ce qu'en aurait fait Samuel de Champlain...
La lettre complète de Dominic Champagne dans l’édition Internet du Devoir.
Denis Breton
Vous avez lu comme moi bien des réactions dans les médias à propos de la pièce de théâtre SLAV, mise en scène par Robert Lepage.
Certains déploraient qu’il n’y ait pas plus d’acteurs Noirs dans cette pièce qui traite d’esclavage. D’autres, plus virulents, y dénonçaient une appropriation culturelle. D’autres encore étaient tristes que la pièce soit retirée, trouvant normal que l’art n’appartienne à personne, surtout s'il permet d’exprimer de la compassion pour ceux qu’on met en scène.
J’allais rédiger mon point de vue sur la polémique soulevée par SLAV - que je n’ai pas eu l’occasion de voir encore - quand je tombe sur un article de Guillaume Bourgault-Côté: la pièce du casse-tête qui me manquait ! J’encourage chacun à lire cet article, qui enfin donne la parole à Lepage lui-même.
Auparavant, j’aimerais situer mon fil conducteur: c'est la raison d’être d'avoir créé l’initiative Cultures au coeur, à Québec il y a cinq ans. Je la résumerais ainsi pour les lecteurs moins familiers avec notre site: donner le goût de marcher dans les mocassins d’une autre culture, pour découvrir son cadeau, apprendre de sa différence, jusqu’à trouver comment créer quelque chose ensemble.
Bourgault-Côté cite des propos-clés de Lepage, qui nous amènent au coeur de ce qu'est le théâtre: «...jouer à être quelqu’un d’autre. Jouer à l’autre. Se glisser dans la peau de l’autre afin d’essayer de le comprendre et, par le fait même, peut-être aussi se comprendre soi-même ». Devient alors naturel d’emprunter à l’autre «...son allure, sa voix, son accent et même à l’occasion son genre».
Il le cite encore plus avant : «...[Là] où il ne nous est plus permis de nous glisser dans la peau de l’autre [dans la pratique théâtrale], où il nous est interdit de nous reconnaître dans l’autre, le théâtre s’en trouve dénaturé, empêché d’accomplir sa fonction première, et perd sa raison d’être. »
Nous sommes à un moment charnière dans l’aventure humaine : toutes les vérités sortent et doivent sortir, pour que nos sociétés et leurs citoyens sachent, comprennent, puis se mobilisent pour lancer haut et fort «Nous ne voulons plus de ça!...» et alors qu’ils s’unissent pour donner vie à un nouveau projet de société - cette fois autour d’un sentiment d’appartenance planétaire.
Je suis moi aussi sensible à donner la parole aux premiers concernés, autant qu'on le peut. Par exemple, j’étais heureux d’apprendre que les communautés autochtones au Québec sont en train de se mobiliser pour se doter de leur propre système d’encadrement des jeunes contrevenants - alors que ceux-ci sont encore nombreux à se retrouver à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), tandis que leur communauté se sent dépossédée.
Animateur interculturel, j’essaie sans cesse de dépasser les conversations de salon entre gens de cultures différentes, pour créer des occasions d’empathie qui placent la rencontre au niveau du coeur. Par exemple en duos on y joue à exprimer ce que l’autre peut bien penser au fond de lui-même. Cet autre peut être un voisin de palier, ou un employeur potentiel, peu importe.
J’ai même simulé un personnage hybride, au moment d'accueillir un groupe arabo-musulman, il n’y a pas si longtemps, en disant que sur mon passeport du coeur je m’appelle Mohamed Tremblay. Lorsque j’ai demandé à un membre du groupe si je risquais de vexer des gens, il m’a répondu avec un large sourire : «...Pas du tout, on sent votre affection».
Bien sûr, nous rêvons tous du grand soir, où nous aurons oublié que je suis Blanc et que l’autre est Noir - comme les enfants qui courent ensemble à la garderie et qui ne s’en rendent même pas compte. Mais nos conditionnements culturels de longue date nous demandent des transitions. Lepage le dit lui même, cité encore par Bourgault-Côté : « Il est bien évident que tout nouveau spectacle comporte son lot de maladresses, de ratés et de mauvais choix. Mais […] le théâtre est un art vivant, qui permet à une œuvre d’être en constante évolution, en perpétuelle réécriture au contact du public et de ses réactions, et de corriger le tir au fil des représentations.» Un art vivant... que j'aime cette expression !
Lorsque des Québécois osent dire tout haut ce que d’autres aussi pensent tout bas, à savoir qu’ils ont peur d’être changés par les immigrants, ils nous amènent justement à notre prochain rendez-vous, qui devient urgent : façonner une société où chacun reconnaisse une partie de lui-même. Moi Québécois de souche, je ne serai plus tout à fait le même, et mon voisin Québécois d’adoption lui non plus - tout comme l’enfant métissé ne ressemble plus tout à fait ni à sa mère ni à son père. Tout tient à un enjeu: développer un sentiment d'appartenance à plus large, où il devient normal d'avoir à changer quelque chose de soi...
La controverse actuelle autour de SLAV - tout comme #MeToo ou la tuerie dans une école de Floride l’ont fait - a au moins ça de bon qu'elle nous pousse à débattre, et de là à envisager d'autres possibles. À réconcilier les apparents contraires, pour monter plus haut ensemble... Oui, il nous faut donner davantage la parole aux gens des autres cultures parmi nous: au théâtre, dans les téléromans, dans les rôles publics... Mais oui aussi, nous devons préserver l’expression libérée, sans tout de suite la taxer d’islamophobie ou de racisme, et maintenant d'appropriation culturelle.
Gardons bien en vue notre boussole commune: arriver à ce que de plus en plus de gens autour de nous disent spontanément eux aussi : «chez nous, c'est ici» et que l'intérêt grandisse de le vivre ensemble.
Denis Breton
Vous avez lu comme moi bien des réactions dans les médias à propos de la pièce de théâtre SLAV, mise en scène par Robert Lepage.
Certains déploraient qu’il n’y ait pas plus d’acteurs Noirs dans cette pièce qui traite d’esclavage. D’autres, plus virulents, y dénonçaient une appropriation culturelle. D’autres encore étaient tristes que la pièce soit retirée, trouvant normal que l’art n’appartienne à personne, surtout s'il permet d’exprimer de la compassion pour ceux qu’on met en scène.
J’allais rédiger mon point de vue sur la polémique soulevée par SLAV - que je n’ai pas eu l’occasion de voir encore - quand je tombe sur un article de Guillaume Bourgault-Côté: la pièce du casse-tête qui me manquait ! J’encourage chacun à lire cet article, qui enfin donne la parole à Lepage lui-même.
Auparavant, j’aimerais situer mon fil conducteur: c'est la raison d’être d'avoir créé l’initiative Cultures au coeur, à Québec il y a cinq ans. Je la résumerais ainsi pour les lecteurs moins familiers avec notre site: donner le goût de marcher dans les mocassins d’une autre culture, pour découvrir son cadeau, apprendre de sa différence, jusqu’à trouver comment créer quelque chose ensemble.
Bourgault-Côté cite des propos-clés de Lepage, qui nous amènent au coeur de ce qu'est le théâtre: «...jouer à être quelqu’un d’autre. Jouer à l’autre. Se glisser dans la peau de l’autre afin d’essayer de le comprendre et, par le fait même, peut-être aussi se comprendre soi-même ». Devient alors naturel d’emprunter à l’autre «...son allure, sa voix, son accent et même à l’occasion son genre».
Il le cite encore plus avant : «...[Là] où il ne nous est plus permis de nous glisser dans la peau de l’autre [dans la pratique théâtrale], où il nous est interdit de nous reconnaître dans l’autre, le théâtre s’en trouve dénaturé, empêché d’accomplir sa fonction première, et perd sa raison d’être. »
Nous sommes à un moment charnière dans l’aventure humaine : toutes les vérités sortent et doivent sortir, pour que nos sociétés et leurs citoyens sachent, comprennent, puis se mobilisent pour lancer haut et fort «Nous ne voulons plus de ça!...» et alors qu’ils s’unissent pour donner vie à un nouveau projet de société - cette fois autour d’un sentiment d’appartenance planétaire.
Je suis moi aussi sensible à donner la parole aux premiers concernés, autant qu'on le peut. Par exemple, j’étais heureux d’apprendre que les communautés autochtones au Québec sont en train de se mobiliser pour se doter de leur propre système d’encadrement des jeunes contrevenants - alors que ceux-ci sont encore nombreux à se retrouver à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), tandis que leur communauté se sent dépossédée.
Animateur interculturel, j’essaie sans cesse de dépasser les conversations de salon entre gens de cultures différentes, pour créer des occasions d’empathie qui placent la rencontre au niveau du coeur. Par exemple en duos on y joue à exprimer ce que l’autre peut bien penser au fond de lui-même. Cet autre peut être un voisin de palier, ou un employeur potentiel, peu importe.
J’ai même simulé un personnage hybride, au moment d'accueillir un groupe arabo-musulman, il n’y a pas si longtemps, en disant que sur mon passeport du coeur je m’appelle Mohamed Tremblay. Lorsque j’ai demandé à un membre du groupe si je risquais de vexer des gens, il m’a répondu avec un large sourire : «...Pas du tout, on sent votre affection».
Bien sûr, nous rêvons tous du grand soir, où nous aurons oublié que je suis Blanc et que l’autre est Noir - comme les enfants qui courent ensemble à la garderie et qui ne s’en rendent même pas compte. Mais nos conditionnements culturels de longue date nous demandent des transitions. Lepage le dit lui même, cité encore par Bourgault-Côté : « Il est bien évident que tout nouveau spectacle comporte son lot de maladresses, de ratés et de mauvais choix. Mais […] le théâtre est un art vivant, qui permet à une œuvre d’être en constante évolution, en perpétuelle réécriture au contact du public et de ses réactions, et de corriger le tir au fil des représentations.» Un art vivant... que j'aime cette expression !
Lorsque des Québécois osent dire tout haut ce que d’autres aussi pensent tout bas, à savoir qu’ils ont peur d’être changés par les immigrants, ils nous amènent justement à notre prochain rendez-vous, qui devient urgent : façonner une société où chacun reconnaisse une partie de lui-même. Moi Québécois de souche, je ne serai plus tout à fait le même, et mon voisin Québécois d’adoption lui non plus - tout comme l’enfant métissé ne ressemble plus tout à fait ni à sa mère ni à son père. Tout tient à un enjeu: développer un sentiment d'appartenance à plus large, où il devient normal d'avoir à changer quelque chose de soi...
La controverse actuelle autour de SLAV - tout comme #MeToo ou la tuerie dans une école de Floride l’ont fait - a au moins ça de bon qu'elle nous pousse à débattre, et de là à envisager d'autres possibles. À réconcilier les apparents contraires, pour monter plus haut ensemble... Oui, il nous faut donner davantage la parole aux gens des autres cultures parmi nous: au théâtre, dans les téléromans, dans les rôles publics... Mais oui aussi, nous devons préserver l’expression libérée, sans tout de suite la taxer d’islamophobie ou de racisme, et maintenant d'appropriation culturelle.
Gardons bien en vue notre boussole commune: arriver à ce que de plus en plus de gens autour de nous disent spontanément eux aussi : «chez nous, c'est ici» et que l'intérêt grandisse de le vivre ensemble.
Denis Breton
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Un site offert par Denis Breton, Grandir Conseil, Québec
Dernière mise à jour: 7 février 2019